Trois membres de l'équipage ainsi que l'ancien capitaine du Prestige, pétrolier libérien qui avait coulé en 2002 au large des côtes espagnoles, provoquant une gigantesque marée noire, ont été inculpés au terme de l'instruction.
AFP - Une juge espagnole a achevé son instruction sur le naufrage du pétrolier Prestige, qui avait provoqué fin 2002 la pire marée noire de l'histoire espagnole, et inculpé trois anciens membres de l'équipage dont son ex-capitaine, a-t-on indiqué vendredi de source judiciaire.
Le capitaine, le Grec Apostolas Mangouras, est accusé de délits contre l'environnement, de même que le chef machiniste, Argyropoulos Nilolaos et le premier officier, Irineo Maloto, a indiqué vendredi le Tribunal supérieur de justice de Galice (nord-ouest).
Le pétrolier libérien Prestige, battant pavillon des Bahamas et chargé de 70.000 tonnes de fuel, avait coulé le 19 novembre 2002 au large de la Galice (nord-ouest de l'Espagne), après avoir dérivé six jours dans l'Atlantique à la suite d'une avarie.
Quelque 50.000 tonnes d'hydrocarbures s'étaient échappées de la coque du pétrolier, polluant les côtes atlantiques espagnoles, et dans une moindre mesure les côtes françaises et portugaises, sur des milliers de kilomètres.
La juge du tribunal de la localité de Corbucion, en Galice, qui a mené l'instruction a en revanche retiré les accusations portées contre le directeur de la Marine marchande espagnole à l'époque, José Luis Lopez Sours.
La date du procès, qui pourrait intervenir prochainement, n'a pas encore été fixée. La justice française s'était dessaisie en mai 2006 de la procédure suivie après le naufrage, au profit de la justice espagnole.
Le ministère public espagnol va donc représenter l'Etat français au cours du procès, ainsi que les victimes françaises de la pollution, dont huit communes, qui demandent réparation du préjudice subi.
L'ex-capitaine avait passé 83 jours en détention provisoire à la suite de la catastrophe avant d'être libéré après paiement d'une caution de 3 millions d'euros.
Il avait attaqué l'Espagne pour "violation du droit à la liberté et à la sûreté" devant la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg (CEDH), mais a été débouté de sa plainte en janvier dernier.