
La candidate conservatrice Park Geun-hye a été déclarée vainqueur de la présidentielle sud-coréenne. Fille de l’autocrate Park Chung-hee, elle est la première femme à accéder à cette fonction.
La candidate conservatrice Park Geun-hye, qui a cité comme des modèles Margaret Thatcher et Angela Merkel, a été élue mercredi présidente de la Corée du Sud, la première femme à occuper ce poste.
Son adversaire de centre gauche Moon Jae-in a concédé sa défaite. Après dépouillement de plus de 88% des suffrages, Park Geun-hye, 60 ans, obtient 51,6% des voix contre 48% à Moon Jae-in.
La fille de l'ancien président Park Chung-hee, arrivé au pouvoir par un putsch en 1961 et assassiné en 1979, entamera en février prochain un mandat non renouvelable de cinq ans.
La présidente élue de la Corée du Sud, Park Geun-Hye, a promis "une nouvelle ère" dans la politique nord-coréenne de Séoul fondée sur une "sécurité forte et une diplomatie basée sur la confiance".
"Le lancement du missile à longue-portée par la Corée du Nord témoigne de la gravité de la situation sécuritaire face à laquelle nous nous trouvons", a déclaré Park Geun-Hye au lendemain de sa victoire à la présidentielle. "Je tiendrai la promesse que je vous ai faite d'ouvrir une nouvelle ère sur la péninsule coréenne, fondée sur une sécurité forte et une diplomatie basée sur la confiance", a-t-elle ajouté.
Au cours de la campagne électorale, Mme Park s'était distanciée de l'intransigeance caractérisant la politique nord-coréenne du parti conservateur et du président sortant Lee Myung-Bak qui a suspendu l'aide humanitaire à Pyongyang en représailles au bombardement d'une île sud-coréenne en 2010.
Pour contrer l'argumentaire féministe, ses opposants ont souligné pendant la campagne que la candidate du Parti de la nouvelle frontière, majoritaire au Parlement, n'a jamais été mariée et n'a pas d'enfants.
Park Geun-hye a affirmé que sa victoire allait permettre le redressement économique du pays. "Cette victoire a été portée par l'espoir du peuple de nous voir surmonter la crise et d'assurer la reprise économique", a-t-elle lancé à ses partisans rassemblés mercredi soir à Séoul.
La croissance sud-coréenne est tombée à un peu plus de 2% cette année, contre une moyenne de 5,5% pendant des dizaines d'années.
"Je lui fais confiance ; elle va sauver notre pays", a déclaré Park Hye-sook, une électrice de Park Geun-hye.
Inégalités
En dépit des débats toujours vifs sur l'exercice du pouvoir par Park Chung-hee, le père de Park Geun-hye, la campagne électorale a surtout tourné autour des questions économiques.
Malgré son développement - elle est désormais le 29e pays le plus riche du monde en terme de revenu par habitant - et la puissance de certaines de ses entreprises sur la scène internationale, telles Samsung ou Hyundai, la Corée du Sud a vu se creuser les inégalités.
Aux yeux de la plupart des électeurs, cette question a été bien plus importante que la menace représentée par la Corée du Nord, avec qui Park Geun-hye a affirmé son intention de négocier à condition que Pyongyang abandonne son programme nucléaire
militaire.
Les deux Corées sont toujours officiellement en guerre, n'ayant signé qu'un armistice à la suite du conflit qui a duré de 1950 à 1953.
Kim Il-sung, grand-père de Kim Jong-un, l'actuel dirigeant nord-coréen, a ordonné dans les années 1960 et 1970 plusieurs tentatives d'assassinat contre le père de Park Geun-hye, alors président, dont l'une a provoqué la mort de sa mère en 1974.
REUTERS