Le mano à mano se poursuit en tête du Vendée Globe. Armel Le Cleac’h (Banque Populaire), leader lors des dernières 24h, a de nouveau cédé sa place à François Gabart (Macif), alors que les deux skippers ont parcouru la moitié théorique du parcours.
Après 39 jours de mer, François Gabart et Armel Le Cléac’h sont à mi-parcours de cette 7e édition du Vendée Globe. Pour autant, cela ne signifie pas que les deux skippers sont à mi-course, car la seconde partie de l’Everest des mers est toujours plus longue que la première, notamment en raison de la remontée de l'Atlantique Sud.
Gabart et Le Cléac'h possédaient toutefois mardi matin lors de leur entrée dans le Pacifique, environ 2 jours et demi d'avance sur le temps de Michel Desjoyeaux, vainqueur du Vendée Globe 2008-2009 en 84 jours, 3 h et 9 min.
Gabart tient la barre
F. Gabart "Je suis super content d'être sur l'eau, de vivre ce que je vis. Pas simple tous les jours mais un privilège de vivre ça" #VG2012
— Vendée Globe (@VendeeGlobe) Décembre 19, 2012Mercredi matin, François Gabart (Macif) a donc repris les commandes de la flotte, entre la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande, après avoir dépassé Armel Le Cléac'h (Banque-Populaire) pendant la nuit. Les deux skippers se situent désormais dans l’océan Pacifique.
"Waouh ! Je suis dans le Pacifique. C'est une belle nouvelle ça !, a déclaré le jeune Gabart. Je suis ravi même si je n'ai pas vu de grosses différences entre les deux [océans, Indien et Pacifique, NDLR]. C'est parfait, il ne reste plus que cet océan, le cap Horn et hop, direction la maison ! Ça me va comme programme."
Un programme qui s’annonce encore très corsé pour Le Cléac’h et Gabart qui ne se lâchent pas d’une semelle (10 milles d’écart entre les deux au pointage de midi). Tous deux abordent à présent la plus grande traversée océanique de la course autour du monde en solitaire et sans escale. Au milieu du Pacifique, les concurrents seront, en effet, à 2 200 milles de la première terre, soit près de huit jours de mer et hors de portée des secours aériens. Ils ne pourront donc plus compter que sur eux-mêmes.
"Il y a beaucoup de milles à parcourir avant de voir le cap Horn, a ainsi indiqué Le Cléac'h. Après les Pyrénées, ce sont les Alpes !"
Dick monte sur son mât
Derrière eux, à plus d’un jour de mer, on retrouve en 3e position Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) à 507,7 milles. Le triple vainqueur de la Transat Jacques-Vabre a dû effectuer une réparation très périlleuse pendant la nuit en montant en tête de son mât. "Depuis plusieurs jours, j'attendais la fenêtre météo pour monter au mât", a-t-il expliqué dans un message transmis à son équipe. "Ce type d'opération est dangereux mais je n'avais pas le choix. Tu es tout seul, il y a du vent et de la mer. Pour couronner le tout, il fait froid et tu es dans les 50e hurlants. Autant te dire que tu te poses des questions avant de monter".
"J'ai attendu une petite accalmie", a-t-il ajouté. "J'ai mis Virbac-Paprec 3 au vent arrière pour ralentir le bateau à 12 nœuds. L'ascension et la descente ont été périlleuses. Tu es bringuebalé dans tous les sens. Je n'en menais pas large. J'ai réussi à remplacer la pièce défectueuse. Je suis très heureux de l'avoir fait car il y a peu d'opportunités dans cette région pour faire l'acrobate dans les airs", a conclu Dick. "Virbac-Paprec 3 récupère son potentiel. C'est une bonne chose pour la suite de la course."