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Secouée depuis plusieurs mois par des combats meurtriers entre forces régulières et membres de l'Armée syrienne libre, Alep, deuxième ville de Syrie, voit sa population souffrir de plus en plus de la faim en raison du manque de pain. Reportage.

L’hiver s’annonce rude pour les Aleppins qui n’ont pas fui leur ville. Après cinq mois de combats, la misère a envahi les rues de la capitale économique du pays et les habitants font désormais face au risque de crise humanitaire. Trouver du pain, nourriture de base des Syriens, est devenu un véritable défi, notamment à cause de la pénurie de farine.

La population lutte désormais contre la faim, tandis qu’aucune aide humanitaire, ou presque, ne semble atteindre la ville.

"Tout ça est de la faute de Bachar al-Assad et du régime", crie, devant les caméras de FRANCE 24, un habitant d’Alep, éreinté par les longues heures d’attente devant une boulangerie de la ville. "Il nous a coupé le pétrole et la farine, l’eau et l’électricité. Il a créé cette crise ! Il bombarde même nos moulins !", poursuit-il.

Comme lui, plusieurs dizaines de personnes se pressent aux portes des boulangeries chaque matin dans l’espoir de rapporter de quoi nourrir leur famille. Dans la queue, chacun se voit remettre un numéro et patiente ainsi dans un climat tendu, sous l’œil des rebelles de l’armée syrienne libre (ASL). Ce sont eux qui tentent, tant bien que mal, d’organiser équitablement la répartition des vivres. S’ils assurent faire leur possible pour épargner les civils, parmi ces derniers, la colère monte, certains accusant les combattants de privilégier leurs propres intérêts.

"Moi je n’ai pas mangé de pain depuis cinq jours !", affirme un combattant, se défendant de tirer profit de la situation. "On est en temps de guerre, il y aura des périodes difficiles. On doit être prêts à jeûner", affirme un autre, pour tenter de réconforter des Aleppins qui se sentent de plus en plus pris au piège dans leur propre ville.