Les trois législatives partielles qui se sont déroulées dimanche dans des circonscriptions où les résultats avaient été invalidés ont été largement favorables à l'opposition. L'UMP a notamment ravi un siège au PS dans l'Hérault.
L'UMP a facilement ravi dimanche au PS un siège de député dans l'Hérault, et conservé les deux autres en jeu en région parisienne au second tour de législatives partielles, tout en voyant son candidat officiel battu par un dissident du même parti dans le Val-de-Marne.
Ces trois scrutins avaient lieu à la suite de l'invalidation de l'élection, en juin dernier, des députés sortants des 6e circonscription de l'Hérault, 13e des Hauts-de-Seine et 1ère du Val-de-Marne.
Ils ont vu la victoire de l'ancien ministre Patrick Devedjian dans l'ancien département de Nicolas Sarkozy, du dissident Sylvain Berrios dans le Val-de-Marne face à l'ancien secrétaire d'Etat Henri Plagnol, candidat de l'UDI de Jean-Louis Borloo investi au plan national par l'UMP. Dans l'Hérault, Elie Aboud retrouve le siège conquis en 2007 qu'il avait dû laisser au PS au mois de juin.
Dans les deux duels droite-gauche, la droite l'a emporté haut la main. Le président, proclamé mais contesté, de l'UMP, Jean-François Copé a parlé de "grand chelem pour l'UMP", le dissident élu dans le Val-de-Marne étant proche de lui.
Son rival pour la conquête du parti François Fillon (UMP) a vu dans les résultats un acte de "défiance à l'égard d'une majorité sans cap et sans leadership".
A Béziers, dans une circonscription traditionnellement ancrée à droite - la ville est dirigée par le sénateur UMP Raymond Couderc -, le candidat de l'UMP a pris une nette revanche sur la socialiste Dolorès Roqué, qui l'avait battu de dix voix seulement le 17 juin dernier, lors d'une triangulaire avec le Front national.
Proche de Jean-François Copé, Elie Aboud l'a emporté avec 61,91% des suffrages, contre 38,09% à son adversaire, qui avait reçu dans la semaine le soutien sur place du ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
Le vainqueur a voulu voir dans ce résultat "un sondage grandeur nature" reflétant le climat national. Selon lui, "c'est presque un carton rouge envoyé à Paris et au couple exécutif Hollande-Ayrault".
Avec 5.000 voix de plus qu'au 1er tour pour une participation quasi identique (41,6% seulement), Elie Aboud semble avoir bénéficié de bons reports de voix qui s'étaient portées au 1er tour sur la candidate du FN, éliminée le dimanche précédent avec 23,37% des voix. Le 9 décembre, la droite et l'extrême droite avaient totalisé 66,6% des voix.
M. Aboud avait obtenu 42,61% des voix au 1er tour contre 27,73% à la députée sortante.
Dans les Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, qui avait frôlé sa réélection dès le 1er tour (49,82%), obtient 60,03% des voix, dix points de plus qu'au mois de juin. "Nous atteignons des records absolus dans chacune des quatre villes" de la circonscription, s'est-il félicité, en dépit d'une abstention massive (près de 64%).
M. Devedjian affrontait de nouveau le chevènementiste Julien Landfried (32,52%), soutenu par le PS et battu de 191 voix seulement le 17 juin. La candidate du Front de gauche Pascale Le Néouannic (7% des voix), n'avait pas donné de consigne de vote, invitant juste ses électeurs à remplir leur "devoir citoyen".
Dans le Val-de-Marne ne restaient en lice que deux candidats de droite, ceux de gauche ayant été éliminés au 1er tour le 9 décembre.
Vainqueur avec 57% le 17 juin, sous l'étiquette UMP, Henri Plagnol a été battu, ne recueillant que 46,6% des voix contre 53,4% à M. Berrios, son ex-premier adjoint à la mairie de Saint-Maur-des-Fossés avec lequel il était entrée en conflit ouvert.
Au premier tour dimanche dernier, cet ex-secrétaire d'Etat sous Jacques Chirac (2002-2004), n'avait devancé que de 700 voix M. Berrios, qui n'était pas candidat en juin.
Ce sont d'abord ses administrés de Saint-Maur qui l'ont sanctionné. M. Plagnol y a obtenu moins de 42% des suffrages.
AFP