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L'alpiniste et ancien ministre Maurice Herzog est décédé à l'âge de 93 ans

L'alpiniste et ancien homme politique français Maurice Herzog est mort, vendredi, à l'âge de 93 ans. Après avoir atteint le sommet de l'Annapurna en 1950, il avait été nommé secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports en 1962.

L'alpiniste Maurice Herzog, qui fut le premier d'une cordée à être arrivé au sommet de
l'Annapurna, à plus de 8.000 mètres, dans l'Himalaya, est mort vendredi à l'âge de 93 ans.

Gaulliste et ancien résistant, Maurice Herzog a également embrassé une carrière politique, devenant secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports en 1962, député UDR, puis RPR, de Haute-Savoie de 1966 à 1971, et enfin maire de Chamonix.

Maurice Herzog, parti avec Louis Lachenal et une expédition de sept autres personnes, avait hissé le drapeau français au sommet de l'Annapurna le 3 juin 1950.

Il avait perdu, comme Louis Lachenal, plusieurs doigts et orteils, gelés, après une descente très difficile. "J'ai cru mourir, mais j'étais serein", a-t-il raconté en 1995 à France 3.

"Maurice a été un excellent ministre des Sports. Lors de l'ascension de l'Annapurna, c'est Lionel Terray qui a redescendu sur le dos Maurice Herzog et en définitive, Maurice Herzog doit la vie à Lionel Terray", a dit vendredi la skieuse Marielle
Goitschel sur RTL.

"Si Maurice a bénéficié de la grande publicité sur l'Annapurna, je considère que c'est Lionel Terray le plus grand montagnard qu'on ait eu à l'époque", a-t-elle ajouté.

Le commissaire européen Michel Barnier, ancien ministre et député et sénateur de la Savoie, a dit, également sur RTL, ne pas vouloir entrer dans cette polémique, soulignant qu'il y a des "ombres et des lumières" dans toute personnalité.

"Il a été un grand alpiniste, c'est bien de rappeler que, encore une fois, on est toujours en montagne dans une cordée. Il a été très solidaire de notre démarche la dernière fois que la France a obtenu les JO à Albertville. Il était aussi un militant et un homme politique qui accompagnait une période importante", a-t-il ajouté.

Maurice Herzog avait raconté son exploit dans un livre, "Annapurna, premier 8.000", qui a été traduit dans quarante langues.

Membre du Comité international olympique (CIO) de 1970 à 1995, il avait été élevé le 1er janvier 2012 au rang de grand-croix de l'Ordre national de la Légion d'honneur.

La fille de l'alpiniste, Félicité Herzog, a quelque peu déboulonné la statue paternelle cette année dans un roman, l'une des meilleures ventes de la rentrée littéraire.

Rappelant quelques-unes des controverses sur le rôle de chacun des membres de la cordée et mettant en doute la réalité de l'arrivée au sommet, elle accuse son père d'être un monstre de froideur, tapi sous une photo de légende, celle où il brandit
le piolet de la "victoire sur l'Himalaya", en 1950.

AFP