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Accord de l'UE sur un plan d'investissement de 5 milliards d'euros

Réunis à Bruxelles, les Vingt-Sept se sont accordés sur un plan d'investissement commun de 5 milliards d’euros destiné à la relance de l'activité économique. Ils se préparent désormais à plaider pour une meilleure régulation au G20.

"Nous sommes parvenus à un compromis auquel tout le monde peut souscrire", a déclaré à la presse le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, dont le pays préside l'UE, à l’issue de la première journée du Conseil.

Les tractations entre les Européens concernant les solutions à adopter pour relancer l’économie dans le contexte actuel de crise ont duré plus de 3 mois. Elles ont finalement débouché sur le déblocage d’une enveloppe commune de 5 milliards d’euros.

Christophe Robeet, envoyé spécial de FRANCE 24 à Bruxelles, souligne que ces lenteurs ont été vivement critiquées par les observateurs : "On s’interroge sur le potentiel des Vingt-Sept à trouver une véritable réponse commune à la crise", étant donné qu'il leur a fallu trois jours pour s'accorder sur la signature d'un chèque conjoint de 5 milliards d'euros. Un diplomate européen explique d'ailleurs que la volonté de "se débarrasser de cette histoire" l’a emporté.

Quatre-vingts pour cent de cette enveloppe servira à financer des projets énergétiques en 2009 et 2010, notamment le gazoduc Nabucco qui doit permettre d'acheminer du gaz entre la mer Caspienne et l'Europe centrale en contournant la Russie. Le reste sera affecté au développement de l’Internet haut débit.


5 milliards contre 400 milliards

Ces projets constituent la seule contribution du budget de l'UE aux efforts de relance européens, la quasi-totalité provenant de mesures nationales.

Mais ces 5 milliards d’euros font pâle figure comparés aux 400 milliards débloqués dans le cadre des plans de relance nationaux, mais aussi par rapport aux 1 000 milliards de dollars du plan américain.

Les dirigeants des pays de l’UE restent, en effet, fermement opposés à l’idée de tout effort supplémentaire pour relancer l’économie mondiale, comme le demandent les États-Unis et le Fond monétaire international (FMI).

Avant de prendre le contrepied de la position américaine et de plaider pour plus de régulation de l’économie lors du G20, qui se tiendra les 1er et 2 avril à Londres, la chancelière allemande Angela Merkel a expliqué, à Bruxelles, qu’elle souhaitait laisser les plans de relance nationaux "produire leurs effets". Une position partagée par le président français, Nicolas Sarkozy.


L’aide aux pays en difficulté en question

Concernant l’aide à apporter aux États baltes et aux pays en difficulté en Europe centrale, durement touchés par la crise, les Vingt-Sept sont "à peu près d'accord", a indiqué le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, également chef de file des ministres des Finances de la zone euro.


La Commission européenne a proposé de porter à 50 milliards d'euros le montant de ce fonds, qui avait déjà été doublé à la fin de 2008. L'Allemagne a donné son feu vert à un doublement des prêts disponibles, mais plusieurs pays ont rejeté cette proposition. Jeudi midi, un diplomate indiquait cependant à l'AFP qu'un accord avait été trouvé sur ce montant.


La Hongrie et la Lettonie ont d’ores et déjà pioché dans cette caisse. La Roumanie négocie une enveloppe, et la Lituanie pourrait suivre.

Enfin, à propos du soutien à apporter aux FMI, l'UE est prête à renflouer l'institution à hauteur de 75 milliards de dollars. Les Vingt-Sept suivent ainsi l’initiative internationale qui prévoit de doubler les ressources du FMI.