
Renault a annoncé la relocalisation d'une partie de sa production de la Slovénie vers la France, après avoir reçu des aides de l'État. La Commission européenne suspecte une décision protectionniste et demande des explications.
La Commission européenne a déclaré vendredi qu'elle demanderait des explications à la France concernant une relocalisation de Renault.
Un peu plus tôt, Renault avait annoncé sa décision de relocaliser une petite partie de sa production de Clio 2 depuis la Slovénie vers son usine de Flins, avec à la clé la création provisoire de 400 emplois.
"Le fait qu'une entreprise décide de modifier son site de production n'entraîne pas habituellement de commentaires de
notre part", a expliqué Jonathan Todd, porte-parole de la CE, lors d'une conférence de presse. "Ce qui est surprenant dans ce cas précis, c'est que le secrétaire d'Etat à l'Industrie Luc Chatel aurait dû produire un communiqué suivant lequel cela serait directement lié au plan français pour l'automobile", a-t-il ajouté.
Des emplois temporaires
Le constructeur automobile français Renault a indiqué qu'il allait proposer à ses salariés en chômage partiel de travailler sur son site de Flins (Yvelines) pour produire la voiture Clio.
"Renault proposera aux salariés des autres sites de pourvoir temporairement ces postes", a-t-il indiqué dans un communiqué, précisant que cela concernerait 400 postes de juin à octobre. "Nous nous adresserons à notre personnel actuellement en chômage partiel. On va faire appel à des volontaires. On utilise les mobilités internes dans les usines", a expliqué une porte-parole.
Les salariés en chômage partiel des sites de Cléon et Sandouville (Seine Maritime), situés non loin de Flins, seraient les premiers susceptibles d'occuper ces postes.
"Il y aura peut-être des contrats d'intérim qui seront nécessaires, mais a priori l'objectif, c'est d'essayer de pourvoir les postes avec les salariés qui sont eux en chômage partiel", a ajouté la porte-parole. "C'est difficile de savoir comment ça va se répartir et au final combien d'embauches il y aura. Il y en aura peut-être sous forme de contrats d'intérim", a-t-elle dit.
Renault explique dans son communiqué que "pour répondre à la hausse de la demande commerciale, suite aux primes à la casse en Europe, il augmente la production de Twingo et Clio, nécessitant des ajustements industriels sur les sites de Flins, en France et de Novo mesto, en Slovénie".
"L'usine de Flins produira à nouveau des Clio Campus, en plus des Clio III, de juin à octobre 2009, et Novo mesto assemblera ainsi davantage de Twingo. Cette décision engendre la création de 400 emplois supplémentaires à Flins", détaille-t-il.
Le secrétaire d'Etat à l'Industrie Luc Chatel avait annoncé vendredi matin sur Europe 1 que le constructeur allait relocaliser à Flins la production d'un véhicule jusqu'à présent fabriqué à l'étranger, soit l'équivalent d'environ 400 emplois.