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Sixième anniversaire de l'invasion du pays

Six ans exactement après les premiers bombardements américains en Irak, alors dirigé par Saddam Hussein, la violence tend à diminuer dans le pays. Mais les conditions de vie de la population restent très difficiles.

Ni l es autorités irakiennes, ni l’armée américaine n’ont prévu de commémorer officiellement le sixième anniversaire de la chut e du régime de Saddam Hussein, le 20 mars 2003. Seuls quelques militants pacifistes ont retenu la date, qui leur sert surtout de prétexte po ur organiser des manifestations contre les conflits un peu partout dans le monde.

P our tant, si le président américain Barack Obama tient sa promesse de campagne, cette commémoration devrait aussi être l'une des dernières pour les soldats engagés sur le front irakien : le désengagement total des 140 000 militaires déployés en Irak doit en effet intervenir d’ici au 31 décembre 2011.

Le pr édécesseur d’Obama à la Maison blanche, George W. Bush, avait promis une offensive éclaire et sans douleur. Elle s’est transformée en six anné es de batailles sanglantes et de violences quasi-quotidiennes. Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Jakob Kellenberger, rappelle que "des millions de civils irakiens affrontent encore des épreuves au quotidien. Des attaques aveugles continuent de faire, chaque jour, des dizaines de morts et de blessés, et ce bien que les conditions de sécurité se soient améliorées dans de nombreuses régions", a-t-il déclaré à l'issue d'une visite de cinq jours dans le pays. 

Plu s de 4 200 soldats américains et, selon certaines estimations, près de 100 000 civils irakiens ainsi qu'un nombre indéterminé de combattants ont été tués depuis le début du conflit.

 Optimisme prudent

Le nombre de victimes baisse toutefois progressivement : selon des chiffres compilés par les ministères irakiens de la Santé, de l'Intérieur et de la Défense, 6 772 militaires, policiers et civils irakiens ont péri dans des violences diverses en 2008, contre 17 430 l’année précédente, ce qui suscite un certain optimisme auprès des autorités locales. Le ministère irakien du Tourisme parle même d’accueillir à nouveau des visiteurs étrangers.

Le 31 janvier 2009, le pays a connu ses premières élections sous contrôle irakien depuis 2005. Le vote, qui n’a été boycotté par aucune des formations ethniques ou religieuses du pays, s’est déroulé dans un calme relatif – signe encourageant de la capacité des autorités à maintenir la sécurité.

Cependant, pour l’auteur pakistanais Tariq Ali, interviewé sur la radio pacifiste américaine Democracy Now, cette amélioration est moins le fait du dernier renforcement du contingent américain ordonnée par Bush en 2007 que des différents pactes conclus entre l’armée américaine et un certain nombre de chefs locaux.

"Les États-Unis ont surtout acheté leurs opposants en Irak, estime Tariq Ali. D’importantes factions sunnites ont été payées ou se sont vus attribuer le contrôle d’une partie de leur région pour réduire les actes de violence", ajoute-t-il, non sans s'inquiéter d'une reprise des violences tribales et religieuses au lendemain du départ des troupes américaines.

Tags: Irak, États-Unis,