Mario Monti ne juge plus "possible de poursuivre son mandat" après l'abstention de députés de centre-droit sur plusieurs projets de loi. De son côté, Silvio Berlusconi a annoncé qu'il se portera candidat aux législatives du printemps prochain.
Le président du Conseil italien, Mario Monti, jette l’éponge. Le "père la rigueur" italien a annoncé, samedi 8 décembre, au président Giorgio Napolitano qu'il avait l'intention de présenter sa démission "irrévocable" une fois approuvée la loi de stabilité budgétaire, a indiqué dans un communiqué le Quirinal, la présidence de la République. Monti "ne juge pas possible de poursuivre son mandat et a manifesté en conséquence son intention de présenter sa démission", peut-on encore lire dans le communiqué
Cette décision fait suite à l'abstention des députés du Peuple de la liberté (PDL, centre-droit) sur plusieurs projets de loi et à l'annonce surprise du fondateur du PDL, Silvio Berlusconi, qui a déclaré se présenter, pour la sixième fois, aux prochaines élections législatives (en mars prochain), en vue de revenir à la présidence du Conseil.
itLe "Cavaliere" occupe donc à nouveau le terrain. Après des semaines de déclarations contradictoires, l’ancien président du Conseil italien âgé de 76 ans a annoncé son retour dans l’arène politique.
"J’entre en scène pour gagner"
"C'est avec tristesse que je retourne à la vie publique. Et je le fais une nouvelle fois par sens des responsabilités" a-t-il déclaré, samedi 8 décembre, à des journalistes de sa chaîne de télévision TGCOM24 devant le camp d’entraînement du Milan AC, son club de foot. "Nous avons cherché un leader mais nous ne l'avons pas trouvé. J'entre en scène pour gagner", a-t-il ajouté.
Silvio Berlusconi, avait annoncé, fin octobre, qu'il renonçait à se présenter au poste de chef du gouvernement. Mais, mercredi soir, laissant entrevoir son retour, il a assuré être "assailli de demandes des siens pour revenir au premier plan", ajoutant vouloir sauver une "Italie au bord du précipice", minée par le chômage et l'alourdissement de la fiscalité.
Le "Cavaliere", après dix ans à la tête du gouvernement, avait démissionné en novembre 2011 avec pertes et fracas, empêtré dans des affaires de mœurs et des soupçons de corruption, alors que l’Italie s’enfonçait dans la récession. À sa place, le technocrate Mario Monti, ancien membre de la Commission européenne, avait été nommé pour redresser les finances du pays. Il a imposé une sévère cure d’austérité aux Italiens, provoquant la colère de la population.
Le PDL se détache du gouvernement Monti
"Nous avons fait preuve d'une grande responsabilité et, pendant un an, nous avons soutenu ce gouvernement en cherchant à corriger les mesures qui ne nous convainquaient pas. Mais aussi en affirmant toujours qu'une politique d'austérité sur une économie qui ne croît pas provoque des dommages", a expliqué Silvio Berlusconi.
"Tous les chiffres sont moins bons qu'il y a un an", a-t-il ajouté, tout en ajoutant que son parti voterait finalement les textes en cours d'examen au Parlement, à commencer par la loi budgétaire, jusqu'à la fin de la législature au printemps prochain, pour éviter l’organisation de législatives anticipées.
Son parti, le PDL, est au bord de la scission entre modérés et aile droite. Un récent sondage de l'Institut SWG le crédite de moins de 14 % au prochain scrutin national alors qu'il avait triomphalement remporté celui de 2008 avec 38 %. Des primaires avaient été programmées au sein du PDL pour le 16 décembre, elles ont été annulées après l’annonce de la candidature de Berlusconi.
Le "Cavaliere" a annoncé une réunion dimanche du PDL, ainsi que des contacts avec son ex-allié populiste, la Ligue du Nord, en espérant "parvenir à une décision qui puisse nous permettre de voter ensemble pour le même candidat".