
Un trader américain a été accusé par la justice, mardi, de fraude pour avoir parié 1 milliard de dollars sur Apple sans en avertir son employeur. Un coup boursier qui a tourné au cauchemar...
Il comptait frapper un grand coup en Bourse, il va peut-être causer la faillite de son ex-employeur, la société américaine de courtage Rochdale. Le tout à cause d’Apple.
Le trader américain David Miller a été accusé de fraude, mardi 4 décembre, devant un juge du Connecticut et risque jusqu'à 20 de prison. Il lui est reproché d'avoir fait, de sa propre initiative, un pari boursier qui a causé la perte, fin octobre, de 1 milliard de dollars sur des titres d’Apple. Le FBI, qui a enquêté sur l’affaire, a qualifié son initiative de “crime très grave dont l’impact est dévastateur” pour Rochdale.
L'histoire débute le 25 octobre, jour de publication des résultats semestriels de la marque à la pomme, lorsque David Miller aurait décidé de miser gros sur l’inventeur des iPhone et iPad. L'accusation afffirme qu'il a acheté 1,625 million d’actions Apple pour un montant de 1 milliard de dollars. Mais, à Rochdale, il raconte une toute autre histoire : ce trader explique qu’il n’a passé commande que de 1 625 actions pour le compte d’un client.
Le courtier aurait pensé ne pas prendre un grand risque : après tout Apple a toujours dépassé les attentes financières des marchés. D’après l’acte d’accusation présentée devant le tribunal, David Miller comptait empocher lui-même le profit réalisé. Les avocats de ce trader de 40 ans n’ont pas donné suite aux demandes d’explications adressées par les médias américains.
Mais le scénario imaginé par le courtier aurait tourné au cauchemar. Car, ce coup-ci, Apple surprend... dans le mauvais sens. Son bénéfice par action, qui s’élève à 8,65 dollars, est inférieur à ce que pressentait Wall Street. Le groupe californien est immédiatement sanctionné par les marchés. Et David Miller se retrouve avec un gros problème sur les bras : impossible de cacher à son employeur les pertes qu’il ne peut pas rembourser.
Pertes de 5 millions de dollars
Le fautif met cette bourde sur le compte... d’un doigt qui aurait glissé. Le trader affirme avoir effectivement voulu n’acheter que 1 625 actions mais aurait rajouté quelques zéros par erreur.
Une explication qui ne convainc pas Rochdale. La société de courtage tente alors de limiter la casse en revendant au plus vite les actions Apple en trop dans son portefeuille. Elle réussit à limiter les pertes à 5 millions de dollars.
Une somme qui met virtuellement Rochdale sur la paille. Ce petit courtier qui existe depuis 37 ans n’avait, en effet, à la fin 2011 que 3,5 millions de dollars en réserve, d’après des documents transmis à la Security and Exchange Commission (SEC), le gendarme américain de la Bourse.
Ainsi, Rochdale cherche-t-il désormais à obtenir une rallonge bancaire de 5 millions de dollars ou à fusionner avec une autre société de courtage. Depuis cet incident, c’est aussi la débandade au sein de l’entreprise puisque 14 employés sont partis, a rapporté, mardi, Le Figaro.