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Le procès des membres de l'association L'Arche de Zoé, jugés pour avoir tenté en 2007 de faire venir du Tchad en France 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour, s'est ouvert à Paris, en l'absence des deux principaux protagonistes.

Le procès de l'Arche de Zoé, association qui avait tenté en 2007 d'exfiltrer 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour, s'est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Paris en l'absence des deux principaux protagonistes du dossier.

Eric Breteau, président de l'association humanitaire, et sa compagne Emilie Lelouch avaient fait savoir qu'ils refusaient de comparaître pour "exercice illicite de l'activité d'intermédiaire pour l'adoption", "aide au séjour irrégulier" et "escroquerie" au préjudice des 358 familles accueillantes.

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Le procès de L'Arche de Zoé s'est ouvert à Paris

Une absence déplorée par la présidente, soulignant que les autres membres de cette "Arche qui s'est transformée en galère" s'étaient eux déplacés. Deux avocats de parties civiles ont jugé indispensable leur présence au procès, l'un d'eux demandant à la justice d'employer "tous les moyens pour qu'ils soient présents à ce procès".

Les quatre autres prévenus - le médecin Philippe van Winkelberg, le logisticien Alain Péligat, la journaliste Agnès Pelleran et Christophe Letien, un membre de l'association resté en France - se sont avancés à l'appel de leur nom.

Assailli par les journalistes à son arrivée au palais de justice de Paris, Alain Péligat a simplement déclaré qu'il avait "hâte d'en finir".

"Ce que je veux, c'est prouver ma bonne foi", a expliqué Philippe Van Winkelberg, assurant que les enfants leur ont été présentés comme des orphelins du Darfour.

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Nathalie Parent, présidente de Enfance et famille d'adoption

Venue de Nantes, Cécile Herdy, l'une des parties civiles qui espérait adopter un enfant, a déploré l'absence des deux principaux prévenus. "Il faut que nous soyons reconnus comme victimes et non comme coupables", a-t-elle déclaré, expliquant ressentir "beaucoup d'émotion, et un peu de colère".

Me Eric Dupond-Moretti, avocat de parties civiles, a souligné la "souffrance" de ceux qui espéraient un enfant, qui avaient préparé la "chambre" ou la "layette". Il a dénoncé un "fond d'escroquerie et de manoeuvres", d"incompétence au mieux, d'inconséquence au pire" et une "exploitation scandaleuse de l'humanitaire".

Une psychologue qui était en soutien des équipes médicales, prénommée Nathalie, a tenu à souligner que ces bénévoles "se sont fait manipuler", dans un "montage très intelligent", "astucieux", "basé sur l'urgence de la mission" et le "péril imminent" qu'auraient couru les enfants.

Eric Breteau avait "toujours dit" que l'opération était "légale" et "soutenue par le gouvernement français", a-t-elle ajouté.