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L'UMP a vécu dimanche une journée noire avec l'échec de la médiation conduite par Alain Juppé pour tenter de réconcilier François Fillon et Jean-François Copé, en guerre pour la présidence du parti. L’avenir du parti semble compromis.

Après la semaine la plus sombre de son histoire, l’UMP ressemble à un champ de ruines. Dimanche 25 novembre, Alain Juppé a échoué dans sa médiation pour tenter de sortir de la guerre des chefs qui oppose depuis une semaine François Fillon et Jean-François Copé pour la présidence du parti.

Proclamé vainqueur de l’élection mardi 21 novembre avec 98 voix d'avance, Jean-François Copé a estimé que la commission de recours devait proclamer le nom du président de l'UMP avant que ne s'engage "la médiation politique". On ne peut "pas mélanger procédures juridique et politique", a indiqué le député-maire de Meaux. 

La riposte de François Fillon ne s’est pas fait attendre. L’ancien Premier ministre, qui assure que la commission de recours est à la botte de son rival, a accusé Copé de porter "seul" la "responsabilité de l'échec de la médiation". Surtout, il veut saisir la justice "pour rétablir la vérité des résultats", dénonçant des "coups de force successifs de Jean-François Copé". La commission des recours, chargée d'examiner les irrégularités de l'élection à la présidence du parti, a repris à 9 heures ses travaux suspendus peu après 00h15.

"Revotez !"

Depuis l’échec de la médiation, le parti, créé en 2002, semble au bord du gouffre. L'ex-ministre UMP Benoist Apparu, proche d'Alain Juppé, a parlé de "droite morte" sur Twitter. Dans le camp Fillon, le député Lionel Tardy juge "toutes les conditions réunies pour qu'il y ait une scission au sein du groupe UMP à l'Assemblée", dont le patron copéiste à l'Assemblée, Christian Jacob, assure au contraire que tous les députés entendent garder "la maison unie".

Pour éviter ce "suicide", Yves Thréard, éditorialiste du "Figaro", propose "une solution raisonnable et équitable : organiser de nouvelles élections, selon des règles transparentes, sous la tutelle d’un collège constitué de personnalités irréprochables". "Revotez !" somme également Yann Marec dans "Midi Libre" puisque, pour lui, "le seul recours honnête et durable pour ce parti est de procéder rapidement à de nouvelles élections".

Une initative reprise par Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a lancé une pétition sur Internet pour demander que les miltants de l'UMP revotent. Jean-François Copé a immédiatement rejeté cette proposition.

En revanche, l'avenir des deux candidats semble compromis : dans "Libération", François Sergent évoque "la fin probable des carrières politiques de Copé et Fillon".

Déjeuner Sarkozy-Fillon

Derrière cette guerre des chefs demeure la grande question de l'investiture pour la présidentielle de 2017. Avec Copé et Fillon désormais affaiblis, Nicolas Sarkozy apparaît de nouveau comme le seul leader incontesté. La semaine dernière, un sondage CSA le donnait comme le meilleur candidat pour représenter l'UMP en 2017.

Mais le rendez-vous de la présidentielle est encore loin et nombreux sont ceux qui demandent à l'ancien chef de l'État d'intervenir pour mettre fin au massacre au sein du parti. Nicoals Sarkozy doit déjeuner avec son ancien Premier ministre lundi. Un rendez-vous pris "il y a plusieurs jours", selon l’entourage de François Fillon, donc avant l'échec d'Alain Juppé.

Pour le maire de Bordeaux, Nicolas Sarkozy apparaît d'ailleurs comme "le seul aujourd'hui à avoir l'autorité suffisante pour proposer éventuellement une sortie". Avant d'ajouter : "C'est à lui de jouer".