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L'émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi doit présenter son plan de sortie de crise, le 29 novembre, devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Le quotidien Le Figaro qui a pris connaissance de ce texte en dévoile les contours, ce samedi.

Très discret ces dernières semaines, surtout depuis l’échec de la trêve qu’il avait initiée à l'occasion de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha, le 25 octobre dernier, l'émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, prépare son retour sur le devant de la scène. Celui qui a succédé au diplomate ghanéen Kofi Annan il y a près de trois mois doit présenter son plan de sortie de crise, le 29 novembre à New York, au Conseil de sécurité de l'ONU. Le quotidien français Le Figaro, qui a pris connaissance de ce texte, en dévoile les contours, ce samedi.

Un texte calqué sur l’accord de Genève
Selon le journal, Lakhdar Brahimi préconise notamment la constitution d'un "gouvernement de transition nationale" qui jouirait "des pleins pouvoirs exécutifs" pour diriger la Syrie jusqu'à la tenue, en 2014, d'élections législatives et présidentielle sous la supervision des Nations unies. Le gouvernement de transition rassemblerait des membres de l'opposition et des dignitaires du régime non impliqués dans la répression, qui a fait près de 40 000 morts depuis le mois de mars 2011.
Les principaux points de l'accord de Genève sur les principes d'une transition, adopté le 30 juin par le Groupe d'action sur la Syrie, seraient repris dans le texte. Pourtant, au grand dam des Occidentaux, cet accord ne contenait aucun appel au président Bachar al-Assad à renoncer au pouvoir. Un point toujours absent du plan que présentera Lakhdar Brahimi jeudi... "Bachar al-Assad achèverait son mandat, mais il ne garderait qu'un rôle représentatif", précise une source proche du diplomate algérien citée par Le Figaro.
Une condition qui risque de heurter la Coalition nationale, la nouvelle instance représentative de l'opposition syrienne créée le 11 novembre au Qatar, qui a exclu catégoriquement toute négociation avec le président Bachar al-Assad. Ce qui fait dire à la source précitée que "l'avenir du plan Brahimi dépend en grande partie de l'opposition".
Morsi à la rescousse ?
Selon Le Figaro, pour parvenir à ses fins, Lakhdar Brahimi "compte profiter du retour de l'Égypte sur la scène diplomatique régionale après sa médiation réussie entre Israël et le Hamas à Gaza". Selon la source proche du dossier, le médiateur international chercherait à convaincre le président Morsi, issu des Frères musulmans, d'exercer des pressions sur les Syriens membres de la Confrérie, "qui dominent la Coalition", pour que ces derniers acceptent son plan.
"Je souhaite bien du courage à Brahimi, car il est quasiment impossible de convaincre l’opposition de discuter ne serait qu’une minute avec le tortionnaire de Damas", réagit sous le sceau de l’anonymat, un opposant réfugié à Paris, contacté par FRANCE 24.