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Cessez-le-feu respecté à Gaza entre Israël et le Hamas

Huit jours après le début de l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, le Hamas et l’État hébreu sont parvenus à un accord de cessez-le-feu. Entrée en vigueur mercredi soir, la trêve a été respectée durant la nuit.

Une semaine après le lancement de l’opération israélienne "Pilier de défense" contre la bande de Gaza, Israël et le Hamas sont parvenus, mercredi en fin d’après-midi, à conclure un accord de cessez-le-feu sous la houlette de l’Égypte. La trêve est entrée en vigueur dans la soirée, à 21 heures heure de Gaza. "Les efforts menés ont abouti à un accord de cessez-le-feu afin de rétablir le calme et de mettre fin à l'effusion de sang", a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohamed Amr.

L’annonce de la trêve a été saluée par l’ensemble de la communauté internationale, notamment par le président américain Barack Obama qui avait dépêché au Caire sa secrétaire d’État, Hillary Clinton. À Gaza, l’accord a été accueilli par des salves de tirs de joie. Khaled Mechaal, chef en exil du bureau politique du Hamas, a estimé qu'Israël avait échoué dans son "aventure" dans la bande de Gaza et s'était rallié aux conditions posées par les Palestiniens.

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Scènes de liesse à Gaza
Cessez-le-feu respecté à Gaza entre Israël et le Hamas

L’accord de cessez-le-feu stipule l’obligation, pour Israël, de mettre un terme aux assassinats ciblés et aux incursions dans l’enclave palestinienne de Gaza. Le Hamas doit, de son côté, cesser de tirer des roquettes vers Israël et de mener des attaques le long de la frontière. L’État hébreu a également accepté, si la trêve est respectée, d’assouplir le blocus instauré contre la bande de Gaza en 2007, lors de la prise du contrôle du territoire par le Hamas - mais sans le lever complètement, comme le réclame le mouvement islamiste. Selon un haut responsable palestinien, des négociations sur un nouvel accord frontalier devraient commencer après 24 heures d’apaisement entre les deux territoires.

Une trêve fragile

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Reportage de Matthieu Mabin et Chady Chlela à Gaza, au 7e jour de l'opération sur Gaza
Cessez-le-feu respecté à Gaza entre Israël et le Hamas

La trêve reste pour l’heure extrêmement fragile. Le Hamas va devoir obtenir des différentes factions présentes sur son territoire, notamment des djihadistes de la bande de Gaza et du Sinaï égyptien, qu’ils cessent de tirer des roquettes vers les villes israéliennes. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a, pour sa part, laissé entendre que la moindre entorse palestinienne à l’accord de cessez-le-feu donnerait lieu à une réponse ferme. "Je sais que certains citoyens souhaitent une action militaire plus sévère, et peut-être auront nous besoin d’agir ainsi", a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse donnée quelques instants avant l’entrée en vigueur de la trêve.

En fin de matinée, une bombe a explosé dans un bus de Tel-Aviv, mettant à mal les efforts diplomatiques déployés, entre autres, par Hillary Clinton, Mohamed Amr et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Au moins 27 personnes ont été blessées dans l’explosion du véhicule dans cette grande ville portuaire d’Israël, ciblée par les roquettes palestiniennes depuis le début de l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza.

Depuis le 14 novembre, date du début de l’opération israélienne "Pilier de défense", plus d’un millier de roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza vers les villes de l’État hébreu, tuant cinq personnes, quatre civils et un militaire. Côté palestinien, plus de 160 personnes - dont de nombreux civils - sont morts au cours des quelque 1 500 raids aériens de Tsahal sur l’enclave palestinienne. Selon l’ONU, environ 10 000 Gazaouis ont fui les bombardements pour se réfugier dans une douzaine d’écoles gérées par l’ONU.