Mohammed Kasab (photo) était le seul survivant du commando responsable des attentats de Bombay durant lesquels 166 personnes avaient péri en 2008. Condamné à la peine capitale en 2010, ce Pakistanais de 25 ans a été pendu mercredi.
L'unique survivant du commando responsable des attentats de Bombay en novembre 2008, un Pakistanais de 25 ans, a été exécuté par pendaison mercredi dans une prison de l'ouest de l'Inde, quatre ans après le carnage de trois jours qui avait fait 166 morts, ont annoncé les autorités.
Mohammed Kasab a été exécuté mercredi matin à la prison Yerwada de Pune, dans l'Etat du Maharashtra, dont Bombay est la capitale, après le rejet de sa demande de grâce par le président de l'Inde, Pranab Mukherjee.
"Kasab a été transféré à la prison de Yerwada il y a deux jours. Il a été pendu ce matin à 07H30 (02H00 GMT)", a déclaré à la presse R. R Patil, le ministre de l'Intérieur du Maharashtra. Kasab était jusque là détenu dans une prison de haute sécurité à Bombay.
"Son exécution est un juste hommage aux victimes des attentats", a-t-il dit.
Il était le seul survivant du commando de 10 hommes lourdement armés qui avait attaqué des hôtels de luxe, un restaurant touristique, la principale gare et un centre juif de Bombay, faisant 166 morts et plus de 300 blessés, du 26 au 29 novembre 2008.
Les neuf autres membres ont été tués par les forces de sécurité.
Le ministre fédéral de l'Intérieur, Sushilkumar Shinde, a précisé que le gouvernement avait informé ses homologues au Pakistan de l'exécution de Kasab.
"Le ministère des Affaires étrangères a informé le gouvernement pakistanais de l'exécution. Ils ont envoyé un fax", a-t-il déclaré à des journalistes à New Delhi.
Le ministre, qui n'a pas précisé si le Pakistan avait été informé avant ou après l'exécution, a indiqué que l'Inde était prête à remettre le corps de Kasab aux autorités pakistanaises mais qu'aucune demande en ce sens n'avait encore été formulée.
"Si quelqu'un demande le corps, nous donnerons le corps. Aucune demande n'a été faite", a-t-il dit.
Kasab avait été jugé coupable d'être l'un des deux auteurs du carnage à la gare, où 52 personnes avaient été tuées, et avait été condamné à la peine capitale en mai 2010 pour meurtres, actes de guerre contre l'Inde, complot et terrorisme.
Le tireur, qui affirmait ne pas avoir eu droit à un procès équitable, avait fait appel mais la cour suprême avait maintenu le verdict en août dernier.
Lors du procès, l'accusation avait produit des preuves accablantes à son encontre, citant la présence d'empreintes, d'échantillons ADN ou le témoignage direct de personnes ayant raconté comment il avait ouvert le feu et jeté des grenades sur la foule.
La défense avait stigmatisé l'instruction en affirmant que les preuves avaient été fabriquées et les témoins manipulés.
L'Inde a accusé un groupe installé au Pakistan, le Lashkar-e-Taïba (LeT), d'avoir organisé ces attentats, avec le soutien d'"éléments étatiques" pakistanais, ce que dément catégoriquement Islamabad.
Lors de son procès, Kasab avait d'abord plaidé non coupable, avant de reconnaître être l'un des tireurs envoyés par le LeT.
Après les attentats, les relations entre l'Inde et le Pakistan, deux pays rivaux d'Asie du sud qui se sont opposés lors de trois guerres depuis leur indépendance en 1947, s'étaient brutalement tendues et le processus de paix, amorcé en 2004, avait été interrompu. Il a repris officiellement l'an dernier.
La dernière exécution en Inde a eu lieu en 2004 (un ancien garde de sécurité condamné pour le meurtre et le viol d'une adolescente de 14 ans).
Les condamnés à la peine capitale attendent souvent des années dans les couloirs de la mort mais des proches des victimes des attentats, des hommes politiques et des journaux à grand tirage avaient réclamé une exécution sans délai du Pakistanais, après la confirmation du verdict par la cour suprême.
AFP