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L'Irlande va clarifier sa législation en matière d'avortement

La mort d'une Indienne dans un hôpital d'Irlande, où des médecins ont refusé d'interrompre sa grossesse alors que le fœtus n'était pas viable, a provoqué une vague de manifestations en Irlande pour clarifier la loi sur l'IVG.

Le décès, en Irlande, de Savita Halappanavar, une dentiste de 31 ans, morte le 28 octobre dernier dans un hôpital de Galway faute d’avoir pu avorter, relance le débat sur l’IVG dans le pays. L’avortement est illégal dans l’EIRE à l’exception des cas où la vie de la mère est en danger.

Praveen, le mari de Savita, affirme que les médecins ont tardé à intervenir pour des raisons éthiques alors que la patiente demandait une IVG après avoir été informée que le fœtus n’était pas viable. "Ce pays est catholique" ont répondu les médecins au jeune homme.

Des manifestations à la mémoire de Savita en Irlande et à New Delhi

Les étudiants d’une université de Dublin ont organisé une veille à la mémoire de Savita. Fionnula Foley, une étudiante qui participe à l’une de ces nombreuses manifestations de soutien, affirme qu’il "est archaïque, barbare même, […] qu’une femme meure pour que les gens ici se rendent compte de la situation, mais rien n’est fait. […] Personne ne doit jamais plus subir ça".

Une centaine de personnes a également manifesté, vendredi, devant l'ambassade d'Irlande à New Delhi, pour protester contre la mort de l'Indienne.

Une législation floue

Suite à l’émoi suscité par la septicémie de la jeune femme, le gouvernement irlandais a promis de légiférer de façon urgente sur cette question. Depuis mercredi, des milliers d’Irlandais manifestent leur colère et exigent une loi claire sur le sujet.

La loi en Irlande ne précise pas dans quelles circonstances la menace qui pèse sur la vie ou la santé de la mère peut justifier un avortement, laissant aux médecins le soin de trancher, dans un pays très largement catholique. La Cour européenne des droits de l'Homme a décidé en 2010 que l'Irlande devait clarifier sa position sur cette question.

Le gouvernement de Dublin a reçu les recommandations d'un panel d'experts après un retard de plusieurs mois et en fera le compte rendu d'ici la fin du mois, a annoncé le vice-Premier ministre. Des critiques accusent le gouvernement d'avoir fait traîner les choses pour éviter de faire face au problème.

La photographie de Savita Halappanavar figurait jeudi à la "une" des principaux journaux irlandais, les éditorialistes exigeant que les hommes politiques agissent enfin pour clarifier la législation sur l'avortement.

En dépit d'une déclin dramatique de l'influence de l'Église catholique, les gouvernements successifs de l'île Émeraude rechignent à légiférer sur une question dont ils craignent qu'elle ne leur aliène les électeurs conservateurs.

FRANCE 24 avec dépêches