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La veuve Borrel dénonce des "manipulations" de l'Élysée

Sur la base de documents publiés par le quotidien "Libération", Élisabeth Borrel a accusé l'Élysée d'être directement intervenu dans l'enquête censée faire la lumière sur les circonstances de la mort de son mari à Djibouti, en 1995.

AFP - Elisabeth Borrel, la veuve du juge Bernard Borrel tué en 1995 à Djibouti, a dénoncé mercredi "des manipulations" orchestrées par l'Elysée visant, selon elle, à dédouaner "les personnes mises en cause dans l'assassinat de son mari".

La veuve du juge assassinée en 1995 à Djibouti, qui est également magistrate, s'est exprimée devant la presse au cabinet de son avocat, Me Olivier Morice, sur le contenu de documents saisis par des juges en août 2008 à l'Elysée et dont Libération a publié mercredi des extraits.

"Nous avons maintenant des preuves écrites sur le fait que l'Elysée de l'époque (Jacques Chirac, ndlr) était systématiquement avisé de ce qui se passait dans le dossier criminel de mon mari, mais également des interventions directes de l'Elysée dans ce dossier", a affirmé Mme Borrel.

"C'est une manipulation qui a été faite au sommet de l'Etat français. On s'en doutait, maintenant on a les preuves de cette volonté de dédouaner les personnes mises en cause dans l'assassinat de mon mari", a-t-elle ajouté.

Ces documents provenaient de la cellule Afrique de l'Elysée dirigée sous Jacques Chirac par le diplomate Michel de Bonnecorse. Ils ont été remis par son successeur aux juges Fabienne Pous et Michèle Ganascia qui avaient tenté sans succès de perquisitionner à l'Elysée le 2 mai 2007.

Le juge Borrel avait été retrouvé mort en 1995 à Djibouti, le corps à demi calciné. Djibouti a conclu à un suicide, mais l'enquête française menée à Paris par la juge Sophie Clément privilégie la thèse d'un assassinat. Des témoignages, dont celui de l'ex-membre de la garde présidentielle Mohamed Saleh Alhoumekani, mettent directement en cause le président Ismaël Omar Guelleh et son entourage.