![2013, nouvelle année de rigueur pour les Grecs 2013, nouvelle année de rigueur pour les Grecs](/data/posts/2022/07/17/1658075996_2013-nouvelle-annee-de-rigueur-pour-les-Grecs.jpg)
Après avoir validé un plan d'austérité du gouvernement prévoyant 18 milliards d’euros d’économies sur trois ans, le Parlement grec a adopté le budget 2013. Licenciements, baisse des salaires et des retraites permettraient d’économiser neuf milliards.
Un air de déjà vu règne dans la capitale grecque ce lundi. Le Parlement, par une courte majorité, vient de voter pour la sixième année consécutive un nouveau budget de rigueur, sur fond de récession et d’explosion du chômage. Il prévoit pour la seule année 2013 neuf milliards d’euros d’économies. Ce budget s’inscrit dans le cadre du troisième "mémorandum" voté mercredi 7 novembre, censé permettre d’économiser quelque 18 milliards d’euros supplémentaires sur trois ans, conformément aux exigences de la troïka – Union européenne (UE), Fonds monétaire international (FMI) et Banque centrale européenne (BCE), les créanciers institutionnels de la Grèce.
La chancelière allemande Angela Merkel, baptisée "Notre-Dame de l’austérité" par les Portugais, doit se rendre ce lundi 12 novembre à Lisbonne, où elle est attendue de pied ferme. En septembre, le gouvernement portugais a adopté des mesures de rigueur prévoyant notamment une augmentation des contributions au financement de la sécurité sociale, une mesure qui a provoqué une large mobilisation à travers le pays. "Le Portugal respecte très bien les engagements qu’il a pris", a déclaré la chancelière sur la chaîne RTP à la veille de son arrivée. Une marque de confiance à l’égard du Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho.
Le plan prévoit, entre autre, le licenciement de 125 000 fonctionnaires d’ici à 2016, de nouvelles coupes dans les salaires et les retraites, le report de l’âge de la retraite à 67 ans, des hausses d’impôts et la suppression des conventions collectives. En contrepartie, la troïka devrait débloquer d’ici à la fin du mois de novembre une nouvelle tranche d’aide de 31,5 milliards d’euros. Cette somme devait initialement être versée en juin dernier, mais les bailleurs de fonds internationaux avaient ajourné son versement, exigeant au préalable l’adoption d’un programme d’ajustement budgétaire musclé.
C’est désormais chose faite. Le Premier ministre Antonis Samaras est parvenu, en brandissant la menace du défaut de paiement, à maintenir l’union de la coalition gouvernementale, malgré des débats houleux et des manifestations monstres à l’extérieur du Parlement. Nombreux sont ceux qui, au sein même de la classe politique, doutent en effet de l’efficacité d’un nouveau tour de vis budgétaire. Les précédents ont en effet contribué à une hausse du chômage, à la multiplication des faillites, à la paupérisation de la population, et à une baisse des contributions sociales.
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"Un pas décisif" selon Samaras
"La situation des réserves de l’État est limite. Le 16 novembre, il faut rembourser les bons du Trésor de cinq milliards d’euros", a déclaré devant les députés le ministre grec des Finances, Yannis Stournaras, dimanche 11 novembre. Ajoutant que le vote du budget 2013 allait permettre un déblocage de l’aide internationale "dans les temps". La troïka doit encore examiner les mesures prises par les députés grecs les 7 et 11 novembre avant d’autoriser le déblocage des fonds, ce qui pourrait prendre "plusieurs semaines", selon le ministre allemand des Finances Wolfgang Shäuble. En sortant du Parlement dans la nuit de dimanche à lundi, le Premier ministre Antonis Samaras s’est félicité "du pas décisif" que représente cet énième plan de rigueur. "C’est maintenant l’heure de la croissance et de la reprise", a-t-il ajouté.
Reste désormais à en convaincre une population grecque furieuse, rendue exsangue par les multiples plans de rigueur. Le 7 novembre, quelque 70 000 manifestants s’étaient réunis aux alentours de la place Syntagma, face au Parlement, dans le centre d’Athènes. Le 11, environ 15 000 personnes, selon la police, manifestaient au même endroit. "Les mesures vont passer, mais nous sommes là pour prouver qu'on ne se résigne pas", assure Olga P., 35 ans, professeur d'anglais dans un lycée public, qui a vu son salaire net mensuel réduit à 960 euros. "Ces mesures nous ramènent cinquante ans en arrière. La vie est de plus en plus dure", estime un manifestant de 75 ans, Thymios Marvistas, interrogé par Reuters.
Lundi 12 novembre, les ministres des Finances de la zone euro sont attendus à Bruxelles pour examiner la situation globale de la Grèce, son assainissement budgétaire et l’évolution de sa dette, via un rapport très attendu que la troïka pourrait rendre public à cette occasion.