Les Rohingyas sont l'une des minorités les plus persécutées au monde. Près de 800 000 d’entre eux vivent confinés dans l'État d'Arakan (ouest de la Birmanie). Depuis juin, les affrontements entre cette minorité musulmane et des bouddhistes ont fait au moins 180 morts.
Un vent mauvais souffle sur la Birmanie, pourtant en pleine transition démocratique. Les Rohingyas, communauté musulmane apatride détestée par une majorité de Birmans, sont la cible d’une campagne aux relents xénophobes.
Depuis juin, la fine fleur de la dissidence, moines bouddhistes en tête, défilent dans les rues du pays pour réclamer "que les étrangers rohingyas soient chassés ou parqués dans des camps". L'icône de l'opposition Aung San Suu Kyi elle-même n’a pas dit un mot pour dénoncer la situation.
Depuis des décennies, les Rohingyas sont pourtant victimes de restrictions de déplacement, d'accès limité à la santé et à l'éducation, de confiscations de terre et de travail forcé. Cette situation a poussé nombre d'entre eux à s'exiler, notamment au Bangladesh.
Des camps de réfugiés clandestins de l'extrême sud du Bangladesh à l'État d'Arakan, dans l'ouest birman, en passant par Rangoun, notre reporter est allé enquêter sur ce conflit qui met sérieusement en péril le fragile processus de démocratisation en Birmanie.