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Place Tahrir, des milliers d'islamistes réclament l'application de la charia

Plus de 2 000 fondamentalistes musulmans ont manifesté ce vendredi dans le centre du Caire. Ils souhaitent que la charia soit inscrite dans la Constitution égyptienne qui est actuellement en cours d'élaboration.

Plusieurs milliers de salafistes se sont rassemblés vendredi 9 novembre sur la place Tahrir au Caire pour exiger l’application de la charia (la loi islamique) en Égypte. Cette manifestation, baptisée "vendredi de l’application de la charia", a été lancée à l’appel de groupes fondamentalistes comme le Front salafiste et la Gamaa Islamiya.

Ces ultraconservateurs manifestent contre l’article 2 du projet constitutionnel qui stipule que "les principes de la charia sont la source principale de la loi". Ils font pression pour remplacer dans la future loi fondamentale le terme de "principes" par celui de "préceptes" voire par "charia" tout court.

"Le Coran est au-dessus de la Constitution" ou encore " application de la charia", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants sur la place emblématique de la révolte populaire qui a fait chuter Hosni Moubarak en février 2011.

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Les explications de la correspondante de France24
Place Tahrir, des milliers d'islamistes réclament l'application de la charia

"Pain, liberté, charia"

"Les manifestants reprennent aussi des slogans révolutionnaires à leur sauce comme 'Pain, liberté charia' au lieu du 'pain, liberté justice sociale'", décrit Sonia Dridi, correspondante de FRANCE 24 en Égypte. Pour la journaliste, ce rassemblement symbolise la montée en puissance des islamistes : "Avant ils n’étaient pas politisés, mais ils ont réalisé une percée importante depuis les dernières législatives. Ils gagnent du terrain notamment chez une partie de la population conservatrice qui ne se reconnait pas dans les libéraux".

Les Frères musulmans, dont est issu le nouveau président Mohamed Morsi, ont pour leur part décidé de ne pas participer à cette manifestation. "Ils ont minimisé le débat sur cet article polémique car ils ne veulent pas se mettre les libéraux à dos", explique la correspondante de FRANCE 24.

De son côté, le nouveau patriarche copte d’Égypte, Tawadros II, n’a pas caché son inquiétude face à ces fondamentalistes. Le chef de cette communauté chrétienne qui représente 6 à 10 % de la population égyptienne a menacé de rejeter la Constitution si celle-ci impose un État religieux.

FRANCE 24 avec dépêches