Vladimir Poutine, réputé aventurier et sportif, souffrirait d'un sérieux problème de dos. Le Kremlin confirme que le président n'a plus quitté sa résidence moscovite depuis plusieurs jours et a ajourné ses déplacements officiels.
On l’avait connu au sommet de sa forme, multipliant les poses de sportif éphèbe et d’aventurier de l’extrême devant les caméras. Depuis de nombreuses années, Vladimir Poutine était passé maître dans l’art de se mettre en scène. Seulement voilà, l'époque de ces shows de "superman des temps modernes" semble révolue. Et pour cause : l’ancien agent du KGB souffrirait de graves problèmes lombaires, selon l'agence de presse Reuters.
Une information sur l'état de santé du président russe, ceinture noire de judo, que le quotidien russe d'opposition Vedomosti a voulu creuser. Au terme d'une enquête menée auprès de proches du Kremlin, le journal a affirmé, le 1er novembre, qu'il souffrait d’une "ancienne blessure" à la colonne vertébrale qui se serait "aggravée après un vol en deltaplane" en Sibérie, début septembre. Il suivrait actuellement un "traitement prophylactique et les médecins lui recommandent de renoncer à tous les vols qui sont mauvais pour sa colonne vertébrale", ajoute le journal.
Simples rumeurs ?
Du côté du Kremlin, on s’indigne. On refuse d’écorner l’image d’un leader dynamique - qui s’est affiché tour à tour chassant la baleine, nageant dans les eaux glacées d’un lac de Sibérie ou torse nu sur un cheval -, au profit de celui du malade alité.
Le président va bien, même s'il est légèrement souffrant, se bornent à répéter les hautes sphères de l’État, qui tentent de minimiser l'état de santé de leur leader. "De telles affirmations n'ont aucun fondement (...). Chaque sportif a beaucoup de blessures", a déclaré, jeudi 1er novembre, Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe à l'agence Interfax.
Il n’empêche : tous les voyages officiels du chef de l’État ont été ajournés. Un déplacement en octobre en Sibérie, où il devait inaugurer un important gisement de gaz, a été annulé. Un sommet régional de la Communauté des États indépendants (ex-URSS moins les pays baltes et la Géorgie), prévu initialement les 1er et 2 novembre au Turkménistan, a été reporté au 5 décembre, officiellement en raison d'un programme chargé des présidents des pays participants.
Poutine ne quitte plus sa résidence officielle
Trois visites prévues en Bulgarie, en Turquie et en Inde ont également été repoussées - mais cette fois, sans aucune raison officielle. Sa dernière visite à l'étranger a été effectuée le 5 octobre au Tadjikistan, selon le bulletin concernant les activités quotidiennes du président publié sur le site du Kremlin.
Fait aggravant, Poutine ne quitte guère plus sa résidence de Novo-Ogarevo, près de Moscou. Pour seule explication, Dmitri Peskov assure que le président préfère rester en dehors de la capitale pour ne pas provoquer d'embouteillages lors de sa venue en ville. Reste à savoir si cette justification convaincra les Russes, dont certains commencent à s'interroger sur ses capacités à rester président... "L'efficacité du fonctionnement de l'État dépend de son état de santé", a souligné à ce titre l'analyste Alexeï Makarkine, du Centre des technologies politiques, lors d'une intervention, jeudi 1er novembre, à la radio Écho de Moscou.