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La ville d'Hoboken coupée du monde après le passage de l'ouragan Sandy

envoyés spéciaux aux États-Unis – Après le passage de l'ouragan Sandy, les habitants de Hoboken, dans le New Jersey, tentent de reprendre une vie normale. Mais plusieurs quartiers de la ville sont inaccessibles et le courant n'a toujours pas été rétabli. Reportage.

Hoboken est une charmante bourgade du New Jersey, connue pour ses rues paisibles, ses cafés branchés et sa vue imprenable sur les gratte-ciel de Manhattan. Mais depuis le passage de la tempête Sandy, c'est la désolation qui règne dans le petit centre-ville, et notamment dans le quartier situé juste derrière l’Hôtel de Ville, qui est resté sous l'eau pendant plusieurs heures après la tempête.

Depuis trois jours, les habitants d'Hoboken ont appris à vivre sans électricité ni chauffage, alors que l'été indien est déjà bien fini dans le nord-est des États-Unis. Si certains ont décidé de rester sur place pour commencer à nettoyer leur maison, d'autres ont préféré partir quelques jours afin d'attendre au chaud que le courant revienne. Mais il n'est pas facile de quitter la ville, presque totalement enclavée : les deux tunnels permettant de la relier à New York - le Lincoln Tunnel et le Holland Tunnel - sont en permanence saturés.

Plusieurs quartiers de la ville sont toujours inaccessibles. La Garde nationale, appelée en renfort, est sur place pour s'assurer que personne n'y pénètre. Mais dans le centre, quelques cafés et restaurants ont rouvert et s'éclairent à la bougie. Petit à petit, la vie reprend son cours le long de l'Hudson River. Témoignages. 

Dawn Zimmer, maire de Hoboken, inspecte les zones sinistrées de sa ville en compagnie d’agents de la FEMA (Agence fédérale des situations d'urgence) .


"Depuis trois jours, je ne fais que ça. Moi aussi j’habite le quartier et depuis le passage de Sandy j’ai l’impression que ma maison se trouve désormais au bord d’un lac. Je suis extrêmement satisfaite du travail de Chris Christie [le gouverneur du New Jersey, ndlr] et du président Obama. Je n’ai pas de mot pour les remercier autant que je le voudrais. Les agents de la FEMA [l’Agence fédérale des situations d'urgence ndlr] nous aident sur le terrain et je veux également saluer leur travail. Tous ensemble nous allons surmonter cette catastrophe."

Mark Franz, agent de la FEMA.

"On est là pour aider les gens d’Hoboken. Notre première mission, c’est de sauver des vies, comme l’a rappelé le président Obama. Une maison, une voiture, ça se remplace. Pas une vie humaine. On restera ici jusqu’à ce que la situation soit à nouveau normale et l’électricité rétablie.

Je me trouvais à Brooklyn au moment du passage de Sandy. Mais depuis, je suis allé aider des gens aussi bien à Manhattan que dans le Queens ou le New Jersey.

On n’est pas là pour faire de la politique, on est là pour aider les gens. Je soutiens le président et je continuerai de le faire quelque soit notre prochain président."

Jojo Paloma, cuisiner au restaurant "Legal Beans" dans le centre-ville de Hoboken.

"Les fenêtres du restaurant ont été emportées par les eaux. On en avait jusqu’à la poitrine, ça à fait exploser les vitrines. Aujourd’hui, c’est la première fois qu’on peut enfin revenir ici pour commencer à nettoyer. Le patron vient de repartir, il est vraiment déprimé. Nous n’avons pas encore vu le moindre agent de la FEMA, seuls des voisins et des amis ont commencé à nous aider. Je vais devoir descendre dans la cave pour voir l’étendue des dégâts, j’ai peur que ce soit désormais infesté de rats et de cafards."

Deborah Cohen habite une maison de Hoboken dont la cave et le rez-de-chaussé ont été complètement inondés.

"Au moment du passage de Sandy, on aurait dit que la rue s’était transformée en fleuve. L’eau est montée à plus d’un mètre dans ma maison. Trois jours après, le sol est recouvert d’eaux usées et d’essence. Beaucoup de gens sont partis de la ville, car il n’y a ni chauffage ni électricité. On a déjà connu des inondations, mais je n’avais jamais vu quelque chose comme ça. Ça va nous coûter une fortune de réparer tout ça. Le président Obama et le gouvernement Christie ont bien répondu à la situation, mais j’espère qu’ils vont continuer à nous aider, car on est loin d’en avoir fini ici."