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Le fonctionnement de la DCRI pointé du doigt dans l'affaire Merah

Après les révélations de "Libération" sur la gestion de l'affaire Mohamed Merah - démenties par l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant -, l'avocat des familles des victimes demande une enquête parlementaire sur la DCRI.

L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant n’a pas tardé à réagir aux révélations du journal "Libération". Dans son numéro du 31 octobre, le quotidien dénonçait des dysfonctionnements de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) dans l'affaire Merah. Une information que Claude Guéant a démenti sur RTL, précisant qu'avant les tueries de mars à Montauban et Toulouse "jamais le comportement [de Mohamed Merah" n'a révélé de dangerosité".

Selon le quotidien français, deux policiers toulousains ont pourtant affirmé aux juges enquêtant sur l'affaire Merah qu'ils avaient envisagé dès le mois de juin 2011 la transmission au parquet du dossier du tueur au scooter. Un dossier resté sans réponse

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"Nous voulons savoir , nous voulons comprendre" Me Patrick kLUGMAN
Le fonctionnement de la DCRI pointé du doigt dans l'affaire Merah

de leurs supérieurs de la DCRI.

Le journal s'appuie sur des PV d'auditions de ces policiers où ils évoquent notamment le "potentiel de dangerosité" et le côté "cloîtré, méfiant, paranoïaque" de Mohamed Merah, environ un an avant que le tueur ne sévisse. Des affirmations que l'ancien ministre de l'Intérieur a relativisé jeudi. À cette date, "il n'y avait jamais eu aucun signe de passage à l'acte", a ainsi défendu Claude Guéant.

"Lever le secret-défense"

"Il ne suffit pas de trouver que quelqu'un est paranoïaque, qu'une personne trouve que quelqu'un est paranoïaque, pour dans le même temps l'interpeller. Enfin on n'interpelle pas en France les paranoïaques !", a ajouté le pensionnaire de la place Beauvau de février 2011 à mai 2012. L'ancien ministre a fait valoir que, certes Merah "fréquentait les milieux salafistes de Toulouse, mais les milieux salafistes de Toulouse manifestaient une conviction religieuse, [ils] n'ont jamais donné le moindre signe d'une volonté de passage à l'acte", a-t-il fait valoir.

L'avocat des familles des victimes de l'école Ozar-Hatorah à Toulouse, aujourd'hui rebaptisée Ohr Torah, Me Patrick Klugman, a signalé à la rédaction de FRANCE 24 qu’il demandait la "création d'une enquête parlementaire sur le fonctionnement de la DCRI et la DGSE."  Cela permettrait, selon lui, de lever le secret-défense et de savoir "à quel moment la DGSE a été saisie par les services américains". Pour l'avocat, "on ne peut pas se permettre la moindre zone d’ombres dans cette affaire".