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Hollande et Netanyahou affichent un front commun sur le nucléaire iranien

Lors d'une conférence de presse de François Hollande et Benjamin Netanyahou, en visite de deux jours à Paris, les deux dirigeants ont affiché des positions proches sur les dossiers du nucléaire iranien et de la paix au Proche-Orient.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a entamé mercredi 31 octobre une visite de deux jours en France, à l'invitation du président François Hollande. Cette rencontre - la première entre les deux hommes depuis l’élection du chef d’État français en mai 2012- "témoigne de la qualité de la relation entre la France et Israël" a précisé l’Élysée sur son site Internet. Il s’agit également du premier voyage à l'étranger de Benjamin Netanyahou depuis le début de sa campagne électorale pour les législatives anticipées qui se dérouleront en janvier .

Au menu de cette rencontre : le nucléaire iranien, principale sujet de préoccupation des Israéliens, et un hommage aux victimes juives de Mohamed Merah, le tueur au scooter de Toulouse.
Hollande veut des gestes de l’Iran
À l’issue d’une première conférence de presse conjointe, l'occasion pour les deux dirigeants de donner un nouvel élan aux relations entre leurs deux pays,  François Hollande a réclamé mercredi de l'Iran "des gestes concrets" d'abandon d'une recherche de la bombe atomique.
Un Iran doté de l'arme nucléaire "est une menace qui ne peut pas être acceptée par la France (...). Nous avons fait voter plusieurs sanctions et nous sommes prêts à en faire voter d'autres, autant qu'il sera nécessaire", a souligné le président français.
Le Premier ministre israélien s'est félicité de cette "position extrêmement importante" du président français. Ces mesures "sont fortes, pèsent indéniablement sur l'économie iranienne mais n'ont malheureusement pas retardé d'un pouce le programme nucléaire" iranien, a-t-il toutefois regretté.
Les Israéliens soupçonnent Téhéran de vouloir acquérir l'arme atomique sous couvert d'un programme civil. Ce que dément la République islamique. Après avoir maintes fois brandi la menace d'une attaque israélienne contre les sites nucléaires de l'Iran , Benjamin Netanyahou a repoussé cet éventuel scénario au printemps ou à l'été 2013 pour voir dans quelle mesure les sanctions internationales, prônées notamment par la France, peuvent avoir un effet.
"Rappeler les droits des Palestiniens"
François Hollande a d’autre part appelé Benjamin Netanyahou à reprendre "sans conditions" la paix au Proche-Orient. Tout en critiquant la poursuite de la colonisation israélienne, le président français a appelé mercredi Israéliens et Palestiniens à se mettre autour d'une table pour une "reprise sans conditions des négociations" sur le processus de paix. Pendant sa campagne présidentielle, le président français avait inscrit dans ses promesses électorales vouloir d’une part "favoriser, par de nouvelles négociations, la paix et la sécurité entre Israël et la Palestine", et d’autre part "soutenir la reconnaissance internationale de l'État palestinien".
"Il y aussi la tentation pour l'Autorité palestinienne d'aller chercher à l'Assemblée générale de l'ONU ce qu'elle n'obtient pas dans la négociation... Seule la négociation pourra déboucher sur une solution définitive à la situation de la Palestine", a jugé le président français, en prenant ses distances avec la démarche palestinienne en cours. Benjamin Netanyahou a répété, de son côté, être ouvert à cette reprise des négociations sans délai, assurant que le blocage vient de la partie adverse.
La visite du Premier ministre israélien, la première depuis mai 2011, mobilise les partisans de la cause palestinienne. Ainsi plusieurs centaines de personnes appartenant à des associations de soutien à la cause palestinienne ont manifesté mercredi à Paris et à Toulouse contre l'accueil réservé au chef du gouvernement israélien. Elles lui reprochent "la colonisation systématique des territoires palestiniens [...], le blocus de Gaza [...], ses menaces d'intervention contre l'Iran".
D'autres manifestants ont défilé en bas des Champs-Elysées, à Paris, pour apporter leur soutien à Benjamin Nétanyahou aux cris de "Israël vivra, Israël vaincra" .
Hommage aux victimes juives de Mohamed Merah
Jeudi 1er novembre, le Premier ministre israélien se rendra enfin en compagnie du président français à Toulouse pour une cérémonie commémorative à l'école juive Ozar Hatorah, où un enseignant et trois enfants franco-israéliens avaient été tués le 19 mars par Mohamed Merah .
"Le gouvernement français est très déterminé à combattre l’antisémitisme et fait le nécessaire contre 'ses' terroristes. François Hollande m’en a assuré comme, du reste, son prédécesseur Nicolas Sarkozy", avait déclaré à "Paris-Match" le Premier ministre de l’État hébreu. Et d’ajouter : "Les dirigeants français ont compris que ce combat n’est pas seulement important pour les citoyens juifs de France, mais aussi pour la France elle-même".
Les quatre victimes de la tuerie de Toulouse avaient été enterrées en Israël dans un climat de vive émotion. Benjamin Netanyahou doit en outre s'entretenir avec des représentants de la communauté juive de la Ville rose, a-t-on indiqué de source israélienne.