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François Fillon : " Nicolas Sarkozy a demandé le report du plan social de PSA"

François Fillon a précisé jeudi que Nicolas Sarkozy avait demandé à PSA de repousser son plan social après la présidentielle pour une raison politique, et non électorale. Une annonce qui a pimenté un débat sans suspense face à Jean-François Copé.

Sur le plateau de "Des paroles et des actes" spécial UMP, jeudi soir, le dossier PSA s'est invité dans la discussion. François Fillon, lors de la première partie de son intervention – celle face aux journalistes – a reconnu que Nicolas Sarkozy avait demandé au président de PSA, Philippe Varin, de "repousser son plan social" à l’après présidentielle, information révélée dans le livre de l’ancien conseiller du président, Camille Pascal, "Scènes de la vie quotidienne à l'Élysée", paru en octobre.

PSA va négocier son plan social avec les syndicats

PSA Peugeot Citroën va engager des négociations avec les organisations syndicales sur les dispositifs d'accompagnement de son plan de restructuration, a fait savoir jeudi le groupe automobile à l'issue d'un comité central d'entreprise.

"La direction est d'accord pour ouvrir des négociations sur l'ensemble du volet social", a dit Tanja Sussest, représentante du syndicat SIA d'Aulnay, en marge du comité central d'entreprise qui s'est tenu au siège parisien de PSA. Ces négociations commenceront le 7 novembre, a-t-elle ajouté.

PSA a engagé un plan d'économies prévoyant 8.000 nouvelles suppressions d'emplois en France, dont 3.000 à Aulnay et 1.400 à Rennes.

À la question de savoir si cette décision correspondait à sa définition de l’éthique, l’ex-Premier ministre a assuré qu’il s’agissait d’une décision politique et non d’une manœuvre électorale. "C'est un choix politique, qu'on peut discuter d'ailleurs (...) qu'il avait déjà fait au moment de la crise de 2008 en disant à l'industrie automobile ‘je n'accepte pas que vous licenciez et je vais vous aider’", a ajouté François Fillon, précisant que Sarkozy avait demandé à ce qu'on repousse le plan social en lui-même et pas l’annonce. L'actuelle majorité accuse la droite d'avoir tenté de repousser des plans sociaux après l’élection de mai.

"Il aurait été un peu étrange que juste à la veille de l'élection présidentielle, le président de la République française, qui avait tout fait pour empêcher les licenciements dans l'industrie automobile, dise à M. Varin ‘mais allez-y, je vous en prie, c'est vraiment le moment de le faire’", a-t-il ironisé.

Une annonce qui constitue la seule surprise d’une émission aux contours lisses, au cours de laquelle les candidats à la présidence de l’UMP se sont illustrés par des points de convergence.

Convergences sur le fond et différences de ton

En accord sur plusieurs thèmes – le mariage gay, la stratégie du "ni-ni" [ni Front national, ni Front républicain] -, Jean-François Copé et François Fillon, les deux candidats à la présidence du parti d'opposition, ont respecté les règles du jeu de la politesse, visant à ne pas entacher l’image de l'UMP tout en débattant.

Quelques différences modérées ont toutefois émergé. Ainsi, lorsque Jean-François Copé indique que si la loi légalisant le mariage entre personnes du même sexe était adoptée, en tant que maire il délèguerait ces cérémonies à ses adjoints, François Fillon annonce que, lui, se plierait - à regret - à la loi, car il est un "républicain".

Sur les questions de stratégie électorale, François Fillon, habituellement évasif, a rejoint Jean-François Copé en assurant qu’il ne voterait jamais pour le FN et qu'il n’avait jamais voté pour le PS. Le député de Paris s’est toutefois révélé moins intransigeant que son rival, annonçant qu’il se refusait à "dire qu’un parti qui a été dirigé par un homme qui estime que les chambres à gaz, c’est un détail de l’histoire, c’est la même chose qu’un parti qui a compté dans ses rangs Pierre Mendès-France."

Une position qui lui a certainement valu le soutien de Xavier Bertrand, ancien ministre du Travail, lequel attendait la tenue du débat avant de déterminer son vote, lors du 18 nobembre prochain. "Il me semble que François Fillon aujourd'hui, c'est l'homme du moment pour garantir l'unité de notre famille politique," a-t-il annoncé vendredi matin sur RTL.