![À Harvard, l’ex-Premier ministre grec Papandréou enseigne "la crise" À Harvard, l’ex-Premier ministre grec Papandréou enseigne "la crise"](/data/posts/2022/07/17/1658073458_A-Harvard-l-ex-Premier-ministre-grec-Papandreou-enseigne-la-crise.jpg)
Depuis fin septembre, Georges Papandréou, l’ancien Premier ministre socialiste grec accusé d’avoir contribué à la débacle de son pays, explique la crise de la zone euro et les solutions pour en sortir aux étudiants américains de Harvard.
Il est bien confortablement installé sur la scène d’une salle de conférence à Harvard et répond à des questions sur la crise de la zone euro. Lui, c’est Georges Papandréou, l’ancien Premier ministre socialiste grec. Il dispense actuellement une série de cours et de séminaires sur la crise économique en Europe aux étudiants de la prestigieuse université américaine.
Une vidéo a été filmée à l’insu de l’illustre “professeur” le 15 octobre et mise en ligne sur YouTube quatre jours plus tard. Georges Papandréou y affirme, notamment, avoir plaidé sans succès dès le début auprès du FMI pour une réduction de la dette grecque.
L’ancien chef de gouvernement n’est pas venu faire une visite surprise à Harvard pour y raconter son expérience à la tête d’un pays aujourd’hui en quasi-faillite. C'est en juillet dernier que l'université américaine a recruté Georges Papandréou pour assurer un séminaire en six étapes, entre fin septembre et novembre, sur les causes et les remèdes éventuels à la crise européenne. Les médias grecs ont affirmé, ces derniers jours, qu’il était rémunéré 46 000 euros par mois pour ces cours. Un cachet que ni le principal intéressé, ni l’université américaine n’ont confirmé.
Franc succès
Si l’ex-homme fort d’Athènes peut, sans conteste, être considéré comme un observateur de premier plan de la tourmente économique sur le Vieux Continent, le choix d’Harvard semble néanmoins incongru. Papandréou a, en effet, été poussé à la démission le 11 novembre 2011 et accusé d’avoir précipité son pays dans la crise. Reste que son recrutement a été un bon coup de pub pour Harvard et son cours rencontre un franc succès. Son séminaire du 15 octobre sur L’"Europe - une solution aux défis mondiaux” a suscité une telle affluence que Harvard a dû procéder à une loterie pour répartir les places disponibles dans l'amphi.
Les Grecs sont, en revanche, beaucoup moins enthousiastes sur ce recrutement vedette, tant Georges Papandréou est perçu, par une partie de la population, comme l’un des principaux responsables de la débâcle du pays. Les réseaux sociaux ont ainsi été mis à contribution. Une page Facebook intitulée “Non à Papandréou à Harvard” a été créée le 1er octobre et compte pour l’instant un peu plus de 200 fans.
En outre, dans une lettre incendiaire adressée au directeur de l’institut des sciences politiques de Harvard, Vassiliki Aroniadou-Anderjaska, une scientifique qui travaille à l’université du Maryland, affirme que Georges Papandréou est “un homme honni” et que l’inviter à donner des cours revient à “infliger une gifler au peuple grec”.