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Avec son nouveau parti, Jean-Louis Borloo veut créer "l'UDF du XXIe siècle"

L'Union des démocrates et indépendants (UDI), nouveau parti centriste, créé et présidé par l’ancien ministre UMP Jean-Louis Borloo, tient son assemblée constituante ce dimanche. Une nouvelle force politique qui se veut l’héritière de l’UDF.

Jean-Louis Borloo est très fier de son tout nouveau parti, l'Union des démocrates et indépendants (UDI), créé il y a un mois. Dimanche 21 octobre, l’assemblée constituante de la formation politique s’est réunie à la Mutualité, dans le Vème arrondissement de Paris, afin de voter les statuts du parti centriste. À l’unanimité, l'ex-ministre de l'Écologie a été désigné président. Selon lui, l’"UDF du XXIe siècle" est en marche. Un enthousiasme toutefois teinté par des sondages peu encourageants pour les centristes.

Objectif : le "premier parti de France"

"Nous sommes une force qui a vocation à devenir le premier parti de France", proclamait Jean-Louis Borloo, peu avant l’ouverture de l’assemblée. "Une grande partie des Français en ont plein le dos du repli sur soi, de la peur des autres et préfèrent viser haut, être généreux. Cette France-là existe, c'est la France qui marche. La France sociale, libérale, européenne, ouverte. Elle doit être représentée et elle sera dominante", assure-t-il, renvoyant son allié, l'UMP, à ses divisions.

Dans le viseur de l’UDI, deux priorités : les municipales et les européennes de 2014. Le parti de Jean-Louis Borloo entend en effet faire de son ancrage local le socle de sa reconquête, et du fédéralisme européen l'un de ses principaux marqueurs idéologiques.

Le défi de l'UDI est "de ne plus être le strapontin de la majorité future avec l'UMP" mais d'être un "pôle" ayant pour objectif de devenir un "partenaire obligé et demain l'acteur majoritaire", a dit le président du Nouveau centre Hervé Morin, ex-rival de Jean-Louis Borloo, en ouvrant l'assemblée constituante. " Redevenir la première force politique française comme l'était l'UDF au début des années 90 : voilà notre objectif."

Ralliement de Chantal Jouanno

Après avoir convaincu les différentes formations centristes d’oublier leurs querelles passées, l’UDI a pu compter dimanche sur une nouvelle recrue. Chantal Jouanno, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, a en effet annoncé sa décision de quitter l'UMP pour rejoindre les rangs de l'UDI. La sénatrice de Paris avait par le passé marqué son désaccord avec l'UMP sur les questions d'immigration, le mariage homosexuel, qu'elle défend, ou l'environnement. Elle devrait siéger avec le groupe centriste du Sénat, portant ses effectifs à 32 sénateurs.

Plusieurs élus UMP ont par ailleurs laissé entendre qu'ils pourraient rejoindre l'UDI en cas de victoire de Jean-François Copé à la présidence de l'UMP. Après avoir réuni 30 députés et 31 sénateurs centristes et divers droite dans des groupes autonomes, Jean-Louis Borloo a mis en chantier le deuxième étage de sa fusée : l'UDI regroupe aujourd'hui sept formations politiques et revendique quelque 50 000 adhérents (ceux des formations qui la composent) et des milliers d'élus. Seul manque à l'appel le MoDem de François Bayrou, même si nombre de ses adhérents et quelques cadres ont rejoint l'UDI.

Toutefois, la naissance de l’UDI tombe au moment où un sondage Ifop révèle que la proportion de Français qui se déclarent "ni à gauche, ni à droite" a reculé de cinq points en deux ans, au profit de la gauche comme de la droite [28% des Français se déclarent "ni à gauche, ni à droite" contre 33% en septembre 2010]. Le centre connaît donc un tassement, d'après cette enquête, commandée pour mesurer l'espace politique potentiel du nouveau mouvement.

(FRANCE 24 avec dépêches)