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Josef Fritzl confronté au terrible témoignage vidéo de sa fille

Au deuxième jour du procès du père incestueux, la cour continue de visionner des extraits du témoignage de sa fille Elisabeth, une vidéo de 11 heures relatant 24 années qualifiées de "martyr inimaginable" par la procureure.

Josef Fritzl, le visage caché derrière un dossier bleu, s’est à nouveau rendu au tribunal de Sankt-Pölten, en Autriche, au deuxième jour de son procès. L’audience devrait être essentiellement consacrée au visionnage du témoignage d’Elisabeth Fritzl, sa fille, séquestrée dans la cave de la maison familiale pendant 24 ans.

"Ces vidéos seraient tellement insoutenables que le tribunal a prévu quatre jurés supplémentaires au cas où les jurés principaux se trouveraient dans une situation difficile, auraient un malaise ou ne pourraient pas supporter le témoignage", rapporte l’envoyé spécial de FRANCE 24, Philomé Robert.

La cour a commencé dès le premier jour du procès, hier, à visionner la déposition vidéo recueillie pendant l’instruction par la présidente du tribunal Andrea Humer. Onze heures de témoignage filmées durant lesquelles elle raconte ce que la procureure Christine Burkheiser qualifie de "martyr inimaginable" infligé par son père. Selon la magistrate, il se servait d’elle "comme d’un jouet".

Outre le témoignage vidéo, les enquêteurs ont recueilli le journal intime d’Elisabeth Fritzl dans lequel elle décrit ses conditions de vie dans la cave, 40 m2 dans lequel l’air ne circulait pas. "Elle y décrit aussi les viols répétés, les coups de Josef Fritzl sur ses enfants, les privations de nourriture. Le 2 mars 1991, par exemple, elle écrit : ‘Pas de lait. On n’a presque plus rien à manger’", rapporte notre envoyé spécial.

Ni Elisabeth Fritzl ni ses enfants, nés en captivité, ne viendront témoigner à la barre du tribunal. La législation autrichienne permet, en cas de crime sexuel particulièrement grave, que la victime ne soit pas confrontée physiquement à son bourreau. "Face à toute l’agitation médiatique, la justice autrichienne a également eu la volonté de protéger les victimes", précise Philomé Robert.

Lundi, à l’ouverture du procès, Josef Fritzl a plaidé coupable des chefs d'accusation d'inceste, de viols et de séquestration, mais a récusé les accusations de meurtre et d'esclavage.