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Processus de paix : à Oslo, rencontre historique entre Bogota et les Farc

C'est la première fois que les Farc et le gouvernement colombien se rencontraient publiquement depuis l'échec de leurs négociations entre 1999 et 2002. En Norvège, les deux camps ont manifesté leur volonté de mettre fin à leur conflit.

Les émissaires du gouvernement de Bogota et de la rébellion marxiste des Forces armées révolutionnaires colombiennes (Farc) se sont rencontrés, jeudi 18 octobre, à Hurdal, au nord d'Oslo, en Norvège. Les deux camps ont affiché leur volonté d'aboutir ensemble à un accord de paix global pour mettre un terme à un conflit d'un demi-siècle.

Dans une déclaration commune, ils ont annoncé "l'installation d'une table" de dialogue visant à instaurer "une paix stable et durable". Les négociations s'ouvriront véritablement à partir du 15 novembre à La Havane, à Cuba.

"Un moment d'espoir"

Lors de cette rencontre en Norvège, les chefs des délégations, Humberto De la Calle pour les autorités colombiennes et Ivan Marquez pour les Farc, sont apparus ensemble devant la presse, mais sans échanger de poignée de mains.

"C'est un moment d'espoir", a déclaré l'ancien vice-président, Humberto De la Calle, qui s'est félicité que les rebelles ont "rigoureusement suivi" leurs engagements".

"Le processus de paix réussira s'il est sérieux, réaliste et efficace. Le processus qui commence aujourd'hui est différent du passé", a-t-il précisé. La délégation du gouvernement colombien a toutefois exclu un cessez-le-feu avec les rebelles avant la conclusion d'un accord final.

De leur côté, les Farc ont aussi fait preuve d'une volonté de paix. "Nous arrivons avec un rameau d'olivier dans nos mains", a affirmé Ivan Marquez. "La paix ne signifie pas que les armes se taisent", a-t-il cependant ajouté.

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Les interventions de Humberto De la Calle et Ivan Marquez

Une rencontre historique

Il s'agissait de la première rencontre entre les deux camps depuis l'échec de leurs négociations entre 1999 et 2002.

Pour Gauthier Rybinski, spécialiste de politique internationale à France 24, cette nouvelle tentative de négociations a l’air sérieuse. Selon lui, les Farc sont diminués : "La guérilla marxiste a perdu énormément de son aura, y compris dans la société civile colombienne. Elle a perdu énormément d’hommes dans les combats et certains ont déserté".

"Le président colombien Santos a l’air aussi de vouloir aller dans le sens que souhaite beaucoup de Farc, c'est-à-dire de réintégrer un certain nombre de militants dans la politique classique non terroriste", observe-t-il.

Durant leur prochaine réunion à Cuba, les deux parties devraient aborder l'important chapitre du développement rural, premier des cinq points de l'ordre du jour retenus pour le processus de paix.

(France24 avec dépêches)

Tags: Farc, Colombie,