Les Bleus de Didier Deschamps ont signé une performance de premier plan en arrachant un nul contre l'ogre espagnol (1-1), mardi, lors des qualifications au Mondial-2014. Alain Giresse, ancien international français, revient sur cet exploit.
Au lendemain du match nul au goût de victoire arraché par les Bleus sur le terrain des champions du monde espagnols, l’euphorie est de mise en France. Supporters et médias saluent la performance des Bleus qui ont largement mérité de ramener un point de leur escapade espagnole en éliminatoires du Mondial-2014. Alain Giresse, milieu de terrain mythique de l’équipe de France, répond aux questions de FRANCE 24.
FRANCE 24 : Est-ce qu’on peut affirmer qu’une équipe est née, mardi soir, à Madrid ?
Alain Giresse : Les Bleus ont affiché de la solidarité, de la détermination, de la concentration et de l’abnégation, que ce soit lors de la première mi-temps où ils ont dû faire le dos rond comme n’importe quelle sélection qui joue contre l’Espagne, ou lors de la deuxième mi-temps où ils ont réussi à monter en puissance et à prendre le dessus physiquement sur les Ibériques. Ils se sont enfin comportés comme une vraie équipe. Cette expérience, cette joie collective obtenues au terme d’un combat intense vont beaucoup leur servir, d’autant plus qu’on leur avait prédit le pire. Ce match va également aider leur entraîneur à forger un esprit de groupe. Tout cela est très encourageant et très prometteur pour la suite des opérations.
Cela faisait longtemps que les Bleus n’avaient pas fait vibrer leurs supporteurs de la sorte…
A.G. : Cette équipe avance, elle est repartie de zéro après le fiasco du Mondial-2010. Laurent Blanc a entamé la reconstruction avec beaucoup de courage. Mais ses joueurs n’ont pu concrétiser en compétition, puisque nous avons été éliminés en quart de finale de l’Euro-2012 par ces mêmes Espagnols. À ce moment-là, le comportement et le rendement de certains joueurs posaient encore des problèmes. Didier Deschamps a pris le relais, on parle moins du comportement et plus de jeu. Le travail commence à payer, la France a remporté ses deux premiers matchs de qualifications. La rencontre d’hier, contre la meilleure équipe du monde, permet justement de jauger les progrès effectués par ce groupe de joueurs. Laissons les progresser, en s’appuyant notamment sur les valeurs qu’ils ont affichées à Madrid.
Toutefois, la route pour le Mondial-2014 est encore longue…
A.G. : Quand on est dans le milieu, on évite d’être dans l’euphorie quand tout va bien ou dans le catastrophisme quand tout va mal. Il ne faut pas s’enflammer après ce match nul arraché dans les arrêts de jeu. Il reste encore beaucoup de matchs à jouer et, croyez-moi, les Espagnols auront à cœur de prendre leur revanche à Paris, au mois de mars. Car s’ils perdent contre les Bleus et finissent deuxième du groupe, cela voudrait dire qu’ils sont sur une pente descendante. Par ailleurs, il ne faut surtout pas oublier les matchs pièges qui nous attendent contre la Géorgie, la Biélorussie et la Finlande. Pour prétendre finir en tête du groupe, il ne faudra négliger aucun détail.