L'Union européenne a gelé lundi les fonds de 28 nouveaux partisans du président Bachar al-Assad, lors d'un renforcement des sanctions adoptées contre le régime. Bruxelles n'est toutefois pas parvenue à un rapprochement avec la Russie.
L'Union européenne a une nouvelle fois renforcé lundi ses sanctions autonomes contre la Syrie de Bachar al-Assad, sans parvenir à un rapprochement avec la Russie, l'un des principaux alliés du président syrien.
Le nouveau tour de vis décidé par les ministres européens des Affaires étrangères, le 19e depuis le début de la crise syrienne en mars 2011, gèle les fonds de 28 nouveaux partisans du président syrien, également interdits de visa, et de deux sociétés.
Cette décision porte à 181 le nombre de personnes proches du régime et à 54 le nombre de sociétés ou administrations placées sur les listes noires de l'UE, a-t-on appris de source diplomatique. Les deux nouvelles sociétés désignées sont soupçonnées d'avoir acheté des armes ou du matériel pouvant servir à la répression, a précisé une source diplomatique.
L'identité des personnes et sociétés sanctionnées lundi ne sera pas révélée avant leur publication mardi au Journal Officiel de l'UE.
Par ailleurs, l'UE va interdire à ses ressortissants d'acheter des armes à la Syrie, de les transporter vers les pays tiers ou de fournir des services d'assurances à de tels transports. Le but de la mesure est de priver le régime d'éventuelles sources de financement.
À ce jour, l'UE a décrété des embargos sur les armes et le pétrole, ainsi qu'une série de sanctions commerciales et financières, le gel des avoirs de sociétés et administrations et de membres du régime ou leurs proches, également interdits de visa.
Pas de progrès avec la Russie
Dimanche soir, les ministres européens ont eu un long échange avec leur homologue russe Sergueï Lavrov, en particulier sur le dossier syrien, sans parvenir à un quelconque progrès.
"Nous avons discuté de la Syrie sous toutes ses dimensions la nuit dernière avec M. Lavrov. Je ne peux pas dire que nous ayons fait quelque progrès que ce soit", a déclaré lundi le Britannique William Hague à son arrivée à la réunion des ministres européens à Luxembourg. "Comme cela a été le cas durant de nombreux mois avec la Russie, nous ne sommes pas parvenus à un quelconque accord", a-t-il ajouté.
Selon un diplomate européen, le dîner qui a duré plus de trois heures et demie a été par moment "très dur". Le ministre russe a vivement critiqué l'attitude des Européens face à la Syrie et leurs sanctions autonomes contre le régime du président syrien Bachar al-Assad.
"Le danger d'un embrasement grandit. Et personne, y compris la Russie, n'y a intérêt", a averti le ministre allemand Guido Westerwelle. "Il est nécessaire de convaincre ceux qui continuent à protéger le régime d'Assad que le danger d'un embrasement grandit, que le danger d'une guerre par procuration grandit", a-t-il insisté.
Le ministre français Laurent Fabius a lui aussi prôné la "désescalade, parce que rien ne serait pire que d'ajouter au drame syrien en plus un conflit entre les Syriens et les Turcs", alliés des 27 dans le cadre de l'Otan.
AFP