Le jeune homme de 20 ans qui était toujours activement recherché dans le cadre de l’enquête sur la rixe mortelle d’Échirolles, en Isère, le 28 septembre, s’est rendu ce jeudi en début de soirée.
C’était le dernier suspect en fuite. Le jeune homme de 20 ans qui était activement recherché par la police dans le cadre de l'enquête sur la rixe mortelle qui a fait deux morts, le 28 septembre à Échirolles, en Isère, a fini par se rendre, ce jeudi 4 octobre, en début de soirée.
Le suspect, qui aura 21 ans le 27 octobre, avait été jugé en comparution immédiate le 27 août pour avoir attaqué un homme avec un couteau à un distributeur automatique, à Grenoble. Le tribunal l'avait relaxé, mais le parquet avait fait appel de cette décision.
Un second fuyard s’était, quant à lui, rendu à l'hôtel de police de Grenoble, jeudi, un peu plus tôt dans l’après-midi. Le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, a précisé que ce jeune homme avait été placé en garde à vue.
Âgé de 18 ans, le suspect avait été condamné en mai dernier à 18 mois de prison, dont 6 mois ferme, pour avoir porté deux coups de couteau à la main et à la cuisse d'un vigile de supermarché à Échirolles, dans l'agglomération grenobloise. Placé en détention depuis les faits, il était sorti de prison la semaine dernière, quelques jours seulement avant la rixe mortelle qui a coûté la vie à Sofiane et Kevin.
Huit personnes mises en examen pour assassinat
Par ailleurs, huit suspects ont été mis en examen pour "assassinat" et placés en détention provisoire dans la nuit de mercredi à jeudi. Parmi eux figurent les deux hommes qui s'étaient présentés d'eux-mêmes à la police, l'un au commissariat de Cachan, dans le Val-de-Marne, mardi soir, l'autre à Grenoble, mercredi matin.
"Nous estimons (que ces huit personnes) ont participé de façon directe à la mort des deux victimes", avait déclaré mercredi après-midi le procureur, au cours d'une conférence de presse.
Les suspects ont été incarcérés dans différentes prisons de la région Rhône-Alpes.
Me Arnaud Lévy-Soussan, avocat de deux suspects, a contesté "avec la plus grande fermeté la qualification d'assassinats" retenue pour les mises en examen, estimant qu'elle était "inadaptée" compte tenu des faits.
"La police et le parquet se sont précipités", a aussi critiqué Me Ronald Gallo, avocat de deux autres suspects, qui conteste la mise en examen "au seul motif qu'on était là" lors de la rixe mortelle.
D'après le parquet, Sofiane et Kevin ont été attaqués par un groupe de 10 à 15 individus, mais le rôle de chacun reste à déterminer.
"Plusieurs armes ont été utilisées" et "il faudra déterminer le rôle de chacun" lors de l'instruction, a déclaré le procureur. Dans le système français, il s'agit "non pas de punir les gens de façon globale, mais d'établir les responsabilités et rendre la justice", a-t-il ajouté, soulignant "une demande de justice, pas une demande de vengeance" par les familles et l'opinion.
Les suspects devraient être réentendus prochainement par les juges d'instruction.
Obsèques ouvertes à tous
Les obsèques de Kevin et Sofiane se sont déroulées mercredi après-midi à la Grande mosquée d'Échirolles. Comme le veut la tradition musulmane, la cérémonie a été brève. Mais la prière a été ouverte à tous, musulmans ou non. Familles des victimes, proches, habitants, près d’un millier de personnes étaient réunis.
"Nous sommes tous, je dis bien tous, attristés, le cœur plein de remords dans ce qui se passe dans notre société", a déclaré, debout devant les deux cercueils, l'imam Larbi Aouini, avant que les corps ne soient acheminés vers le carré musulman du cimetière de la ville, dans la banlieue de Grenoble.
Devant les deux cercueils, couverts de fleurs, l'imam a aussi exhorté le millier de personnes présentes à faire toutes "en sorte que le décès de Kevin et Sofiane soit la cause du changement, peut-être que cela apaisera le chagrin de leurs parents".
(FRANCE 24 avec dépêches)