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Une nouvelle manifestation anti-austérité dégénère à Madrid

Des heurts ont éclaté, samedi soir, entre des groupes de manifestants anti-austérité et la police à proximité du Parlement espagnol. Des milliers de personnes s’étaient réunies à Madrid dans la soirée pour exiger la démission du gouvernement.

La mobilisation anti-austérité ne faiblit pas en Espagne. Ils étaient des milliers à converger, samedi soir à Madrid, vers le Parlement espagnol pour réclamer la fin des coupes budgétaires et exiger la démission du gouvernement de droite de Mariano Rajoy.

Signe de la colère grandissante des manifestants, des affrontements ont à nouveau éclaté lorsque la police anti-émeute est passée à l’action, peu avant minuit, pour évacuer la place Neptuno, à Madrid.

"C’est la 3e manifestation des Indignés cette semaine à Madrid et c’est aussi la plus suivie", souligne Adeline Percept, correspondante de FRANCE 24 à Madrid, qui fait état d’une exaspération croissante parmi les manifestants.

"Il y a un grand sentiment d’injustice (…), les gens nous disent : 'Ce sont les banques et les politiciens qui sont responsables de la bulle immobilière et, aujourd’hui, c’est à nous qu’on demande de payer’", ajoute Adeline Percept.

Les cris de "Démission" ont résonné toute la soirée de samedi à proximité du Parlement espagnol, qui était protégé par un imposant dispositif policier.

Explosion sociale

Des petites pancartes parmi la foule proclamaient "Ils volent, ils frappent, ils ne nous représentent pas", pour dénoncer pêle-mêle les coupes qui étranglent la population et la riposte policière lors d'une précédente manifestation, mardi. 

Le budget présenté cette semaine par le gouvernement de Mariano Rajoy prévoit de nombreuses coupes budgétaires pour atteindre le chiffre record de 39 milliards d’euros d’économies. Les budgets des ministères seront réduits en moyenne de 8,9 %, celui de l'Industrie chutant de 21,3 %, celui de l'Agriculture de 25,4 % et celui de l'Education, de la Culture et des Sports de 17,2 %.

Quant aux prestations chômage, elles baisseront de 6,3 %.

Alors que le taux de chômage flirte avec les 25 % de la population active, l'exaspération sociale devient de plus en plus palpable face aux mesures de rigueur, comme la hausse de la TVA qui, depuis le 1er septembre, a un impact négatif sur le pouvoir d'achat de tous les Espagnols.

"Je crois que cette situation est en train de devenir très injuste, il y a des gens qui ont un niveau de vie très élevé et ils ne le méritent pas", lance Ines Sanchez, une jeune manifestante de 17 ans.

Les manifestants anti-austérité ont promis de revenir "cerner le Congrès" dans la journée de dimanche.
 

 (FRANCE24 avec dépêches)