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Les rebelles ont annoncé jeudi avoir lancé une bataille "décisive" à Alep et tentent pour la première fois de prendre le dessus sur certains quartiers contrôlés par le régime. Des faits confirmés à FRANCE 24 par des habitants sur place.

Jeudi 27 septembre, les rebelles ont annoncé une bataille "décisive" à Alep. La ville est secouée par des combats ininterrompus et sans précédent depuis le 20 juillet, date où les violences ont gagné la grande métropole du nord de la Syrie.

Les rebelles ont notamment lancé l’assaut contre des quartiers relativement épargnés par les violences et contrôlés par le régime comme Souleimaniyé et Sayyed Ali, au nord-est de la ville. Selon l'OSDH et des habitants, ces quartiers ont été la cible de tirs au mortier d'une intensité inédite de la part des rebelles. Selon une habitante résidant à Souleimaniyé, l’armée régulière a demandé aux habitants qui vivent en étages élevés de gagner les rez-de-chaussée et les caves.

"Les affrontements et les tirs ne se sont pas arrêtés, tout le monde était terrorisé. Je n'ai jamais entendu quelque chose comme ça avant", a affirmé l’habitante qui insiste sur le grand nombre de tirs de mortiers entendus.

Dans une vidéo mise en ligne jeudi sur YouTube au nom de la Brigade al-Tawhid, la plus importante d'Alep, un homme en civil muni d'un talkie-walkie déclarait : "Aujourd'hui, l'attaque contre l'armée d'Assad a commencé sur tous les fronts. (...) La bataille d'Alep sera décisive".

"Les combats sont sans précédent et ne se sont pas arrêtés depuis jeudi. Avant, les affrontements se déroulaient dans une ou deux rues d'un secteur, maintenant c'est sur plusieurs fronts", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Une épaisse fumée blanche, causée par les bombardements et les affrontements, recouvrait dans la matinée cette métropole du nord du pays, a constaté le correspondant de l'AFP. Par ailleurs, les quartiers tenus par les rebelles, notamment dans l'est, étaient bombardés de manière incessante depuis jeudi par l'armée, selon ce journaliste.

À Damas, l’armée régulière pilonne sans relâche les quartiers rebelles

Dans le même temps dans la capitale, les troupes gouvernementales ont lancé un assaut contre des quartiers rebelles du nord de la ville, notamment ceux de Barzé, Qaboun et Jobar, détruisant des maisons et menant des arrestations, rapportent l'OSDH et des militants.

Malgré les bombardements, des manifestations contre le régime de Bachar al-Assad étaient par ailleurs prévues à travers le pays comme tous les vendredi depuis le 15 mars 2011. Le mot d'ordre est "l'unification des brigades de l'Armée syrienne libre", en référence aux rivalités internes minant la rébellion et à l'émergence de groupuscules radicaux autonomes.

En marge de l'Assemblée générale de l'ONU, les États-Unis ont demandé jeudi au Conseil de sécurité de "tenter une nouvelle fois" de trouver un accord pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 30.000 morts en 18 mois, d'après l'OSDH.

Selon un porte-parole de l'ONU, le secrétaire général Ban Ki-moon, le médiateur Lakhdar Brahimi et M. Arabi ont déploré "la férocité des violations des droits de l'homme commises par le gouvernement et l'opposition" et ont demandé que les donateurs contribuent davantage aux opérations humanitaires en Syrie et en faveur des réfugiés dans les pays voisins. L'ONU a estimé à plus de 700.000 le nombre de Syriens réfugiés dans les pays voisins fin 2012.

FRANCE 24 avec dépêches