
À la tribune de l'ONU, le président égyptien s’est prononcé contre toute intervention militaire étrangère en Syrie, tranchant d'autres chefs d'État arabes. Il s'est posé, mercredi, en acteur diplomatique de poids au Moyen-Orient.
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Mohamed Morsi, acteur incontournable dans la région ?
Outre sa prise de position ferme contre une intervention militaire, le leader des Frères musulmans égyptiens s'est par ailleurs félicité de la création - à son initiative - du groupe de contact régional sur la Syrie incluant l'Iran, l'Arabie saoudite et la Turquie. Un projet créé en parallèle de l’initiative occidentale "Les amis de la Syrie". "Mohamed Morsi tente de se poser en acteur incontournable. […] Il veut montrer que c’est peut-être lui qui va débloquer le dossier syrien", décrypte Virginie Herz, spécialiste de questions internationales à FRANCE 24.
"Plus généralement, Mohamed Morsi se définit comme un leader du monde arabe et arabo-musulman", poursuit-elle. Fort d’une légitimé acquise après avoir été élu président de l’Égypte en juin lors des premières élections démocratiques de l’histoire du pays, le chef de l’État égyptien a ainsi abordé, au cours de son allocution devant l’Assemblée générale de l’ONU, un large éventail de sujets relatifs à la situation au Moyen-Orient.
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S’attardant longuement sur la question palestinienne, il a jugé trop lente la mise en œuvre des résolutions de l’ONU concernant le peuple palestinien. "Le premier dossier que le monde doit s'efforcer de résoudre sur la base de la justice et de la dignité est la cause palestinienne", a-t-il déclaré, plaidant pour la reconnaissance de la Palestine comme État indépendant.
Ahmadinejad s’insurge contre une intimidation occidentale
Autre discours attendu au sein du concert des Nations unies mercredi : celui du chef d’État iranien. Alors que Mohamed Morsi inaugurait sa présence à l’Assemblée générale, Mahmoud Ahmadinejad, lui, a prononcé le dernier discours de sa carrière à la tribune onusienne – son second et dernier mandat arrive à son terme en juin 2013.
Lors de cette intervention boycottée par les États-Unis et Israël, le président iranien a accusé l'Occident de tenter d'intimider son pays avec "des armes nucléaires", évoquant des menaces "sionistes barbares". Mahmoud Ahmadinejad n’a, par contre, fait aucun commentaire sur les sujets sur lesquels il était particulièrement attendu : le dossier syrien et la question du programme nucléaire de Téhéran.
(France 24 avec agences)