Un raid, mené vendredi 21 septembre par trois hommes armés qui avaient pénétré en Israël depuis la péninsule frontalière du Sinaï en Égypte, a coûté la vie aux auteurs de cette attaque ainsi qu'à un soldat israélien, a signalé l'armée israélienne.
Trois hommes armés infiltrés en Israël à partir du Sinaï égyptien ont été tués, ainsi qu'un soldat israélien, dans un accrochage vendredi à la frontière, où les attaques se multiplient.
"Trois terroristes armés sont entrés en Israël à partir du Sinaï dans un secteur appelé Har Harif", où la barrière frontalière est encore en construction, a indiqué la porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Avital Leibovich.
"Ils ont ouvert le feu sur les soldats israéliens qui protégeaient les ouvriers dans ce secteur. D'autres troupes qui se trouvaient à proximité sont arrivées et ont tiré sur" les assaillants, a-t-elle ajouté.
Un soldat israélien est mort durant l'accrochage et "les trois terroristes ont été tués", a indiqué la porte-parole, affirmant qu'"un très gros attentat avait été déjoué" et excluant qu'il puisse y avoir d'autres membres du commando.
Selon un communiqué militaire, "le soldat Netanaël Yahlomi, 20 ans, un artilleur, a été tué par les tirs des terroristes". Il a été élevé au rang de caporal à titre posthume.
Selon des sources de sécurité égyptiennes, les trois assaillants se sont infiltrés à partir du centre du Sinaï. Deux ont été tués par l'armée israélienne, le troisième a actionné la ceinture d'explosifs qu'il portait, a-t-on ajouté.
Dans un communiqué, l'armée israélienne a précisé qu'"un des terroristes était armé d'une ceinture d'explosifs".
"Il s'agit d'un secteur dans lequel la construction de la barrière n'a pas été achevée", a-t-elle souligné.
"Tout l'accrochage a eu lieu du côté israélien parce qu'ils ont franchi la frontière vers le côté israélien", a précisé le lieutenant-colonel Leibovich.
Reprendre en main le Sinaï
Israël érige actuellement une barrière de 250 km le long de sa frontière avec l'Egypte. Quelque 170 km ont déjà été construits et l'ouvrage devrait être achevé d'ici la fin de l'année.
Le 18 juin, deux assaillants venus du Sinaï s'étaient infiltrés en Israël, où ils avaient attaqué un convoi transportant des Israéliens travaillant à la construction de la clôture frontalière, tuant un ouvrier, avant d'être abattus par l'armée.
Israël avait alors demandé au nouveau pouvoir au Caire de reprendre en main le Sinaï, qui échappe largement au contrôle des autorités depuis le départ du président Hosni Moubarak en février 2011, sous la pression de la rue.
L'attaque avait été revendiquée par un groupe se réclamant d'Al-Qaïda, dans une vidéo sur laquelle deux combattants barbus, qui se présentaient comme égyptien et saoudien, disaient "s'apprêter à mener une double opération de martyre visant les forces de l'ennemi sioniste à la frontière égyptienne (...) le 18 juin".
Le 5 août, un commando islamiste présumé, dont la nationalité n'a pas été révélée, avait attaqué un poste-frontière égyptien, tuant 16 gardes-frontière égyptiens. Les assaillants s'étaient emparés d'un blindé à bord duquel ils avaient ensuite pénétré en Israël où ils avaient été tués par l'armée.
Le 16 septembre, un soldat égyptien avait été tué lors de heurts avec des hommes armés dans le nord du Sinaï, à proximité de la frontière avec la bande de Gaza. Un peu plus tôt, des islamistes avaient lancé une attaque à la roquette contre un QG des services de sécurité, dans la même région.
Le 18 août 2011, un commando venu du Sinaï avait tendu une triple embuscade à 20 km au nord d'Eilat, tuant huit Israéliens, dont un soldat et un policier. Les forces israéliennes avaient tué sept assaillants lors de la poursuite, au cours de laquelle six policiers égyptiens avaient trouvé la mort, déclenchant une crise entre les deux pays.
AFP