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Une vidéo montrant des prisonniers torturés secoue la Géorgie

Après la diffusion par une chaîne d'opposition géorgienne d'une vidéo dans laquelle des détenus sont torturés, plusieurs manifestations ont eu lieu à Tbilissi. La ministre de l'Administration pénitentiaire a présenté sa démission.

La chaîne d’opposition géorgienne TV9 a diffusé mardi 18 septembre des images de sévices filmées dans la prison numéro 8 de Tbilissi. Cette vidéo amateur montre un détenu, à moitié nu, frappé au sol par ses gardiens, avant d’être apparemment violé avec une matraque. Suite à cette diffusion, des centaines de manifestants se sont rassemblés ces deux derniers jours dans la capitale géorgienne pour dénoncer ces violences.

Le gouvernement de l’ancienne république soviétique a rapidement réagi. Le président Mikheïl Saakachvili a ordonné le déploiement de policiers dans les prisons du pays. "Je dis à toutes les victimes de ces actes inhumains et à l’ensemble de la nation que la Géorgie que nous avons construite, et nous la construisons tous ensemble, ne devrait pas tolérer et ne tolérera pas un tel comportement - dans ses prisons ou dans quelque lieu que ce soit", a-t-il commenté dans un communiqué.

Le parquet a annoncé que dix personnes avaient été arrêtées, dont le directeur de la prison de Tbilissi. La ministre de l’Administration pénitentiaire, Khatouna Kalmakhelidze, a également présenté sa démission, dénonçant des actes "horribles".

Manipulation avant les législatives ?

Selon les autorités, les gardiens de prison incriminés auraient été instrumentalisés à des fins politiques, à deux semaines des élections législatives, le 1er octobre prochain. "Une enquête a révélé que plusieurs membres du département de sécurité de la prison avaient été impliqués dans un projet visant à perpétrer des actes violents et à les enregistrer. Des preuves montrent que des paiements ont été faits pour coordonner et mettre en scène ces activités affreuses", a dénoncé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2003 après la Révolution des roses, le parti du président Saakachvili est confronté pour la première fois à une campagne électorale aussi difficile. Menés par le milliardaire Bidzina Ivanichvili - dont la fortune est estimée à 4,9 milliards d'euros -, les opposants accusent le pouvoir de limiter les libertés civiles et d'avoir entraîné le pays dans une guerre désastreuse face à la Russie en août 2008.

FRANCE 24 avec dépêches