Au lendemain d'une nouvelle attaque contre un mausolée dans le nord du Mali, le président français a fustigé, mardi à l'inauguration du département des arts de l'islam au Louvre, l’"insondable bêtise" des auteurs de ces destructions.
"Insondable bêtise". C’est en ces termes que François Hollande a qualifié mardi la destruction d’un nouveau mausolée – où sont enterrés saints et marabouts – survenue samedi dans le nord du Mali.
"Partout dans le monde – car c'est une agression à l'égard de toutes les civilisations - quand le patrimoine est saccagé, nous serons là pour lutter contre les groupes qui sont mus par l'insondable bêtise qui rend toutes les civilisations vulnérables", a lâché le chef de l'État, lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau département des arts de l'islam au Louvre.
itLa veille, des islamistes ont détruit à coups de marteau et de pioche le mausolée du saint musulman, Cheik el-Kébir, situé à 330 kilomètres au nord de Gao. L'édifice est très important pour les Kounta, la communauté maraboutique des arabes. Ils sont notamment implantés au Mali, en Algérie, en Mauritanie et au Niger.
"L'honneur des civilisations islamiques est d'être plus anciennes, plus vivantes, plus tolérantes que certains de ceux qui prétendent abusivement aujourd'hui parler en leur nom", a poursuivi François Hollande. "Il est l'exact contraire de l'obscurantisme qui anéantit les principes et détruit les valeurs de l'islam, apportant la violence et la haine"
De précédentes destructions en juillet
Opposés aux symboles d’un islam traditionnel malien, les membres du groupe armé Ansar Dine avaient attaqué en juillet la "cité des 333 saints" à Tombouctou, dont la mosquée est classée au patrimoine mondial en péril. Ces édifices religieux ont été qualifiés de "véritable richesse de l'humanité tout entière" par François Hollande, au cours de la cérémonie au Louvre.
Début juillet, les combattants d'Ansar Dine avaient également saccagé la porte menant à la mosquée Sidi Yahia, monument censé garantir la paix dans Tombouctou.
Les intégristes s'attaquent aux sanctuaires érigés à la mémoire de saints car ces derniers font l'objet d'une "vénération" qui, selon eux, contrevient au principe d’unicité de Dieu.
La Libye a elle aussi été le théâtre de destruction de monuments. À coups de pelleteuse, des islamistes radicaux avaient détruit, au mois d'août, le mausolée d'Al-Chaab al-Dahmani, près du centre de Tripoli, et profané le tombeau de ce sage. Des intégristes ont également fait exploser le Mausolée du cheikh Abdessalem al-Asmar, à 160 km à l'est de Tripoli.
(FRANCE 24 avec dépêches)