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Un rapport de l'ONU accable le régime de Bachar al-Assad

Dans un rapport présenté lundi à Genève, la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie accuse le régime de Bachar al-Assad d'avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité et dénonce la progression alarmante des violences.

Le président de la commission d’enquête des Nations unies sur la Syrie,  Paulo Pinheiro, a présenté lundi 17 septembre son rapport devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. Ce document montre que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été commis en Syrie depuis le début du soulèvement par les forces fidèles au régime de Bachar al-Assad et que ces violences augmentent de façon drastique. Le rapport accuse également les rebelles de crimes de guerre mais dans une moindre mesure. Les enquêteurs affirment avoir rassemblé un ensemble "remarquable et extraordinaire" de preuves pour appuyer leurs accusations.

Le rapport note également que les tensions religieuses s’aggravent en Syrie et qu’un nombre de plus en plus importants d’extrémistes islamistes se trouvent dans le pays. "Leur présence croissante et inquiétante tend à radicaliser les insurgés", a ainsi déclaré Paulo Pinheiro.

Cet expert brésilien recommande au Conseil de sécurité de prendre "les mesures appropriées au vu de la gravité des violations, abus et crimes perpétrés par les forces gouvernementales et les Chabiha [milices pro-régime ndlr], et par des groupes antigouvernementaux".

Paulo Pinheiro a toutefois évité de mentionner dans son intervention la Cour pénale internationale (CPI) qui ne peut être saisie que par le Conseil de Sécurité et qui ne fait pour l’instant pas l’objet d’un consensus.

Réunion du groupe quadripartite sur la Syrie

Une réunion du groupe de contact quadripartite sur la Syrie doit avoir lieu lundi 17 septembre en fin d’après-midi au Caire, selon une source officielle égyptienne. Elle doit regrouper les chefs de la diplomatie d’Égypte, de Turquie, d’Iran et d’Arabie saoudite et porter sur la situation humanitaire et politique en Syrie.

"Le fait que quatre pays importants de la région se réunissent pour parler de ce dossier sensible est en soi un pas positif, et nous espérons que les résultats [de la réunion] seront conformes aux intérêts de tous les peuples de la région et de la paix et la stabilité", a commenté Ali Akbar Salehi, le ministre iranien des Affaires étrangères.

Le nouvel émissaire international Lakhdar Brahimi doit prendre part à ses discussions. L’ancien diplomate devrait présenter les résultats de sa première mission en Syrie qui s’est achevée dimanche 16 septembre.

De leur côté, les insurgés estiment déjà que l’action du médiateur n’aboutira pas. "Nous sommes sûrs que Brahimi échouera comme les autres émissaires avant lui, mais nous ne voulons pas être tenus responsables de cet échec", a affirmé à l'AFP le colonel Abdel Jabbar al-Oqaidi, chef du conseil militaire rebelle à Alep (nord de la Syrie), en référence notamment à Kofi Annan, le prédécesseur de Lakhdar Brahimi.

Poursuite des combats

Sur le terrain, les affrontements ne faiblissent pas. Dimanche 16 septembre, 148 personnes sont mortes dont 101 civils.

La ville d’Alep dans le nord du pays est notamment toujours le théâtre d’une bataille acharnée. L’armée syrienne a aussi violemment bombardé dans la nuit du 16 au 17 septembre les quartiers de Qadam, Aassali et Hajar al-Aswad à Damas.

Depuis le début du conflit, plus de 27 000 personnes ont été tuées selon l’Organisation syrienne des droits de l’Homme (OSDH).

FRANCE 24 avec dépêches