La formation madrilène a annoncé avoir gagné plus de 500 millions d’euros en 2011, un record dans le sport. Une prouesse qui fait du Real Madrid le club le plus riche d’Europe. FRANCE 24 vous explique les raisons de ce succès.
Le Real Madrid marque des buts et encaisse de l’argent. Beaucoup d’argent. Les Merengue ont annoncé, vendredi14 septembre, avoir gagné 514 millions d’euros sur l'exercice budgétaire 2011/2012. “Nous sommes les premiers à passer la barre des 500 millions d’euros tout sport confondu”, s’est réjoui le club dans un communiqué de presse publié sur son site.
C’est la neuvième année consécutive que le Real Madrid domine le classement des clubs de football les plus riches du monde (devant le FC Barcelone et Manchester United). Un record qui leur permet de rivaliser avec la série réalisée par Manchester United dans les années 1990.
Cette manne d’argent a permis aux Galactiques de dégager un bénéfice net de 24,2 millions d'euros pour cette période. Le club, connu pour dépenser des fortunes en achat de joueurs stars comme Cristiano Ronaldo (un transfert de 94 millions d’euros et un salaire de 12 millions d’euros par an), a réduit sa dette financière nette de 26,5 %, à 124,7 millions d'euros, ce qui lui permet de rentrer dans les clous des recommandations de le Fifa en terme d’endettement.
Madrid, roi des VRP
Ce "cash system", le Real Madrid le doit à trois principales sources de revenus. Les Merengue tirent ainsi 38 %, soit 193 millions d’euros, de leurs revenus des contrats de diffusion négociés avec les chaînes de télévision espagnoles. “En Espagne, chaque club négocie individuellement avec les télévisions. Et grâce à son armada de stars, le Real Madrid s’en tire le mieux”, explique à FRANCE 24 Mark Roberts, spécialiste de l’économie du sport au cabinet d’audit Deloitte et co-auteur du rapport annuel sur les 20 clubs de football européens les plus riches.
Vient ensuite l’activité commerciale du club, essentiellement le sponsoring mais aussi les produits dérivés, qui représente 36 % des revenus madrilènes (172 millions d’euros). “Ils ont des très bons contrats avec Adidas et Bwin [poker en ligne, ndlr] et c’est sans compter leur nouveau sponsor Emirates Airlines qui devrait rapporter encore plus d’argent à partir de 2013”, souligne Mark Roberts. Il rappelle que le Real Madrid a redoubler d'effort ces dernières années pour développer son activité de VRP de la marque en multipliant les sponsors et les activités "hors match". C'est ainsi que le club a annoncé en début d'année qu'il compte ouvrir en 2015 un parc d'attraction aux Émirats Arabes Unis à la gloire des Galactiques.
La vente de tickets et les abonnements viennent en troisième position, avec 124 millions d’euros perçus à ce titre en 2011. Un domaine où, contrairement à l’activité commerciale et les droits de diffusion, le Real Madrid, qui reçoit en moyenne 66 000 spectateurs par match, ne se distingue pas de Barcelone ou Manchester United.
Le danger vient de la Liga
La bonne performance financière du Real, obtenue alors que l’Espagne est entrée en récession et qu’une grande partie des clubs ibères souffrent de la crise, peut paraître surprenante. Ainsi six clubs de Liga - Rayo Vallecano, Racing Santander, Real Betis, Zaragoza, Granada et Mallorca - ont tout de même dû se mettre cette année sous la protection de la loi espagnole sur les faillites. “La crise semble, en fait, épargner les principaux grands clubs européens pour lesquels les supporters ne sont pas prêts à couper dans leurs dépenses”, souligne Mark Roberts.
Est-ce à dire que seuls les riches s'en sortiront ? Pas si sûr car une ombre plane sur ce tableau. "Le principal risque vient de la perte d’intérêt sportif pour la Liga”, estime Mark Roberts. Pour le spécialiste, le championnat espagnol ressemble de plus en plus à un simple combat entre deux clubs (Real Madrid et Barcelone), aussi bien financièrement que sportivement. Des millions d’Espagnols pourraient donc, selon lui, trouver le scénario un peu trop répétitif et se détourner du football. La bonne santé financière du Real Madrid dépend donc d'un championnat en bonne forme doté d'équipes capables de rivaliser avec le Real et le Barça.