
L'opposition malgache dit avoir pris le contrôle du gouvernement. Son chef, Andry Rajoelina, affirme contrôler l'armée et exige la démission du président Marc Ravalomanana, qui, pour sa part, refuse de céder le pouvoir.
Samedi matin, c'est une escorte militaire qui accompagne Zafitsimivalo Monja, le Premier ministre issu de l'opposition, vers le siège du gouvernement. Devant la presse, il annonce solennellement qu'aucun compromis n'est envisagé avec Marc Ravalomanana, le président en exercice.
"Il n'y a plus lieu d'accepter ou de ne pas accepter", déclare le membre de l'opposition aux journalistes. "Il y a une vacance de pouvoir, et il faut remplir cette vacance de pouvoir."
Un peu plus tard, toujours sous escorte militaire, Andry Rajoelina réapparaît sur scène, après plus d'une semaine d'absence.
Face à une foule de partisans, l'ancien maire d'Antanarivo déclare : "Ce n'est pas du tout un coup d'Etat, le pouvoir appartient à la population, c'est elle qui donne et qui reprend le pouvoir."
Le DJ devenu homme d'affaires prétend défendre la démocratie. Pour beaucoup de Malgaches, il est devenu une véritable icône. Mais pas pour tous.
Les fidèles du président Ravalomanana, regroupés devant son palais, ne baissent pas les bras.
"On va se battre pour protéger notre président, qui est là-dedans", dit une jeune femme, avant d'expliquer qu'elle craint la venue de "terroristes" de l'opposition.
Les partisans sont déterminés, mais dans l'autre palais du président, celui du centre-ville, a déjà été pillé. Tous sont impatients de savoir comment Marc Ravalomanana va riposter.