logo

Entre manifestations et attentats, le Yémen reste en proie à l'instabilité

Des dizaines de milliers de Yéménites ont manifesté, mardi à Sanaa, contre l'immunité accordée à l'ex-président, Ali Abdallah Saleh. Quelques heures auparavant, le ministre de la Défense échappait à un attentat.

Al-Qaïda dans la péninsule arabique

Aqpa est née en janvier 2009 de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaïda. Cette organisation est dirigée par le Yéménite Nasser al-Wahichi qui avait affirmé le 26 juillet 2011 son allégeance à Aymane al-Zawahiri, arrivé à la tête d'Al-Qaïda après la mort de Ben Laden.

Al-Qaïda avait ensuite profité de l'affaiblissement du pouvoir central, à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ex-président Saleh, pour renforcer son emprise, notamment dans l'est et le sud du pays.

Plus de 200 000 Yéménites sont descendus, mardi 11 septembre, dans les rues de la capitale Sanaa, pour demander la levée de l'immunité accordée à l'ancien président du pays, Ali Abdallah Saleh, accusé d'entraver la transition politique du pays.

Organisée à l’appel du mouvement "Jeunes de la révolution" qui avait initié la contestation contre l'ancien chef de l'État début 2011, la manifestation – la plus importante depuis que Saleh a quitté le pouvoir en février dernier – s’est déroulée sans violence le long d’une des principales artères de la capitale. 

Les manifestants réclament qu’Ali Abdallah Saleh soit traduit en justice. Mais l'accord sur la transition politique, grâce auquel l'ancien président a accepté de quitter le pouvoir, lui garantit l’immunité, à lui ainsi qu’à ses proches. Contraint de quitter le pouvoir en février 2012 sous la pression de la rue après 32 ans au pouvoir, l'ex-chef d'État est accusé de nourrir des ambitions politiques et d’alimenter l'instabilité dans le pays.

Face à la colère de la rue, le président de transition Abd Rabbo Mansour Had a limogé, mardi dans la soirée, plusieurs hauts responsables des services de sécurité, considérés comme loyaux envers Saleh. Élu sur une période transitoire de deux ans, Abd Rabbo Mansour Had s'était engagé à restructurer les forces de sécurité pour tenter d’apaiser le pays après plus d’un an de conflit.  

Le ministre de la Défense échappe à une tentative d’assassinat

Mais le Yémen, bastion d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), reste en proie à de nombreuses attaques terrotistes. Mardi, dans la journée, le ministre yéménite de la Défense Mohamed Nasser Ahmed a à de nouveau échappé à une tentative d’assassinat. Une voiture piégée a explosé au moment où son convoi quittait le ministère de la Défense. Selon le ministre de l’Intérieur, Abdoul Kader Kahtan, au moins 12 personnes sont mortes, dont sept gardes du ministre et cinq civils, et 12 autres ont été blessées.

"Une voiture de sécurité a été complètement détruite et tous ses occupants ont été tués. Mais le ministre a survécu car son véhicule était blindé", a rapporté à Reuters une source proche des forces de sécurité yéménites.

Un officier des services de sécurité a indiqué à l'AFP avoir vu quatre corps calcinés retirés des débris de la voiture pulvérisée par l'explosion. Il s’agit de la quatrième attaque contre le ministre de la Défense depuis la formation d’un nouveau gouvernement au Yémen à la suite du retrait, en février dernier, du président Ali Abdallah Saleh.

it

L’attaque, qui n’a pas été revendiquée pour l’instant, est survenue au lendemain de l’annonce de la mort du numéro deux d’Aqpa, le Saoudien Saïd al Chehri, tué au cours d’un raid de l’armée yéménite dans la vallée du Hadramout, berceau de la famille d'Oussama Ben Laden. Six activistes islamistes ont, en outre, été tués dans l’opération, selon le ministère de la Défense. L’armée affirmait alors avoir porté un "coup dur" au réseau extrémiste.          
          

FRANCE 24 avec dépêches