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"Président mobilisé" ou "sans idée", Hollande jugé sur sa prestation

Lors de sa première intervention télévisée de la rentrée, dimanche soir sur TF1, le chef de l'État français a détaillé les principales mesures qui seront mises en place au cours des deux prochaines années. Les réactions politiques n’ont pas tardé.

Président "mobilisé et mobilisateur" ou "aux abois", les réactions politiques à l’intervention télévisée du président français François Hollande, dimanche soir, sont contrastées, chacun cherchant à se faire entendre à l’heure de la rentrée politique.

Le parti socialiste : "La présidence de combat a commencé"

Le parti au pouvoir se mobilise derrière le président issu de ses rangs. La première secrétaire Martine Aubry salue "un président mobilisé et mobilisateur", un gouvernement qui fixe "un cap clair - le redressement dans la justice -, un calendrier méthodique et ambitieux, et la mobilisation de la société". Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, veut voir le début d’une "mobilisation générale de la nation pour le redressement du pays". Il estime que "la présidence de combat a commencé."

Partenaires du PS au gouvernement, les écologistes d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) réagissent par la voix de Jean-Vincent Placé, président du groupe parlementaire : il perçoit un François Hollande "décidé, serein, actif", même s’il a présenté "peu de choses nouvelles". "Pour ma part, je ne trouve pas qu'il y ait un changement, je trouve qu'il y a un renforcement".

Le Front de gauche : "Ces mesures mènent à l'enlisement"

Les critiques du Front de gauche sont plus acerbes, quoique mesurées comparées à celles proférées par Jean-Luc Mélenchon au mois d’août. Il qualifiait alors de "creux"  les cent premiers jours de François Hollande. Cette fois, l’ancien candidat à la présidentielle a souhaité ne pas "mettre en cause ni la bonne foi, ni l'intelligence, ni le dévouement du chef de l'État", tout en prédisant que les mesures d'"austérité" présentées par le président mènent "nécessairement, obligatoirement, absolument" à l'"enlisement". "Le pays va entrer en récession, les déficits vont s'aggraver, le chômage va augmenter, comme au Portugal, en Espagne ou en Grèce" a estimé l'eurodéputé.

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Le centre droit : "Il n'y parviendra pas"

Les acteurs au centre de l’échiquier politique regrettent qu’il "n'y [ait] rien de nouveau dans cette intervention. C'était bien que le président parle, qu'il donne son calendrier, mais mon sentiment objectif, sans aucune malignité, c'est qu'il est pris dans ses contradictions et qu'il n'y parviendra pas", a conclu Jean-Louis Borloo, président du Parti radical. Hervé Morin, président du Nouveau Centre, juge que "François Hollande rate une occasion de prouver qu'il préfère l'action aux grandes déclarations."

UMP : "En 100 jours, les socialistes ont fait un agenda !"

Les caciques de l’UMP sont les plus virulents dans leurs critiques. L’ancien Premier ministre François Fillon juge que le président est "aux abois pour dissimuler un profond désarroi", affirme-t-il sur Europe 1. Henri Guaino, également candidat à la présidence de l’UMP, se lamente que "encore une fois, François Hollande [arrive] sans aucune idée, sans aucune proposition. Le moment est venu de se réveiller et d'agir !" La déléguée générale adjointe de l'UMP, Valérie Rosso-Debord, s’étonne qu’"en 100 jours, les socialistes ont fait un agenda ! Mais comment se fait-il qu'il aura fallu attendre quatre mois pour l'avoir cet agenda ? N'était-il pas prévu ?" Nadine Morano, quant à elle, décrit le président par son habituelle métaphore du "capitaine de pédalo", qui se trouve "dans la tempête".

François Hollande, un président aux abois pour dissimuler au fond un profond désarroi - Vidéo @europe1 dailymotion.com/video/xtfp8f_f… #JTHollande #E1

— François Fillon (@FrancoisFillon) Septembre 10, 2012
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Le Front national : "Un président totalement impuissant"

Marine Le Pen, présidente du Front nationale, préfère la métaphore de la faiblesse et du "désir" : "Il m'est apparu un président totalement impuissant, exprimant des désirs en matière de croissance, quelques 'mesurettes' qui d'ailleurs viennent quasiment de l'ère Mitterrand, c'est presque préhistorique », a-t-elle déclaré sur BFMTV.