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Le G20 entend prendre toutes les mesures nécessaires

Réunis en vue du sommet du G20, le 2 avril à Londres, les ministres des Finances du Groupe se veulent unis face à la crise. Le Britannique Alistair Darling a de plus assuré que "toutes les mesures nécessaires seront employées".

AFP - Les ministres des Finances et banquiers centraux du G20, réunis samedi à Horsham au sud de Londres pour une réunion préparatoire au sommet du 2 avril, ont voulu présenter un front uni face à la crise, après les dissensions européano-américaines des derniers jours.

Aux termes du communiqué qui devait être publié en fin d'après-midi, les ministres du G20, qui réunit les principaux pays développés et émergents, ne devaient pas appeler à de nouveaux plans de relance, contrairement à ce que les Américains avaient souhaité cette semaine, mais à surveiller la mise en oeuvre des mesures déjà décidées et à se tenir prêts à intervenir de nouveau en cas de nécessité.

Les Américains ont par ailleurs accepté de discuter de régulation, un sujet cher aux Européens, y compris de celle des fonds spéculatifs très présents aux Etats-Unis.

Les ministres devaient également se prononcer pour une augmentation importante des ressources du Fonds monétaire international (FMI), pour aider les pays en difficulté. Les Européens souhaitent un doublement à 500 milliards de dollars et les Américains un triplement à 750 milliards.

Les ministres devraient aussi proposer l'enregistrement systématique par les autorités de surpervision des agences de notation financières, dont certaines notes bienveillantes sur des produits à risque ont été accusées d'avoir participé à la crise des subprimes. Le communiqué évoquera aussi l'aide aux banques en difficulté.

Parallèlement à cette réunion, le Premier ministre Gordon Brown a donné une conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel qu'il a reçue à Downing Street.

"Je suis très positive, très optimiste (pour dire) que nous parviendrons à un accord avec les Etats-Unis, avec les économies émergentes comme la Chine et l'Inde", a déclaré Mme Merkel. Elle a estimé que le sommet d'avril "enverrait au monde un signal positif pour dire que nous voulons soutenir la croissance".

M. Brown s'est lui aussi dit confiant dans le succès du prochain sommet, annonçant "des changements importants du système de supervision". "Nous devons adapter le système de régulation à l'époque moderne" avec une coopération plus étroite entre pays, a-t-il dit.

L'unité européenne a aussi été marquée par la conférence de presse commune à Horsham de la ministre française Christine Lagarde et du ministre allemand Peer Steinbrück.

Les grands pays émergents, Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, ou "BRIC", se sont inquiétés néanmoins de la menace "de plus en plus réelle" du protectionnisme, principale préoccupation aussi du président de la banque mondiale Robert Zoellick.

"Nous devons éviter le protectionnisme sous toutes ses formes, et ne pas lui permettre de venir perturber l'économie", ont indiqué les BRIC dans un communiqué commun, évoquant comme M. Zoellick le spectre de la Grande Dépression des années 30 dans le cas contraire.

Ils ont appelé à une "conclusion rapide et fructueuse du cycle de négociations de Doha".

Le ministre des Finances Alistair Darling avait prévenu cette semaine qu'il "ne fallait pas s'attendre à un consensus intégral immédiat" entre pays sur la résolution d'une crise qui entraîne la première contraction du PIB mondial depuis la deuxième guerre mondiale.

"Le succès de notre présidence sera jugé sur notre capacité à faire travailler les pays ensemble et à agir ensemble", avait-il dit, la réunion de samedi étant présentée par la délégation britannique comme allant dans ce sens.

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