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Le conseil de discipline de la police demande la révocation du commissaire Michel Neyret

L'ex-numéro deux de la police judiciaire de Lyon, Michel Neyret, mis en examen dans une affaire de trafic d'influence, a comparu ce mardi devant l'instance disciplinaire de la police. Le commissaire risque la révocation, la sanction la plus élevée.

AFP - Le conseil de discipline de la police a demandé mardi la révocation de Michel Neyret, ex-N.2 de la PJ lyonnaise, la sanction la plus élevée possible pour le commissaire mis en examen dans une affaire de trafic d'influence et de stupéfiants.

La décision de suivre cette proposition appartient désormais au ministre de l'Intérieur Manuel Valls à qui elle "sera soumise" mercredi, a précisé à l'AFP l'Intérieur. "Sauf surprise favorable", les avocats de Neyret ne se montraient guère optimistes mardi soir, relevant "que dans 90% des cas, le ministre confirme par principe" les avis du conseil.

Michel Neyret, 56 ans, figure emblématique de la PJ, était arrivé peu avant 14H45 pour être entendu par l'instance disciplinaire. Surnommé le "tourniquet", ce conseil qui s'est tenu rue Nélaton (XVe) est composé à parité de membres de l'administration et du personnel (représentants syndicaux) de la police.

Après avoir simplement dit à son arrivée qu'il allait "relativement bien", Michel Neyret est reparti sans faire de déclarations.

Il avait entre-temps dû répondre devant ses pairs de "manquements" comme la violation du secret professionnel, ont précisé des sources policières. La révocation est la "sanction la plus élevée" que pouvait proposer l'instance disciplinaire.

"Nous sommes surpris de cette décision qui est pour nous une proposition de sanction infamante à l'endroit d'un homme qui a servi pendant près de 30 ans la République et qui a servi ses concitoyens de façon exemplaire", a réagi l'un des avocats de Michel Neyret, Me Gabriel Versini.

"Imprudences" et "faveurs"

"Le dialogue fut dense. M. Neyret a répondu avec beaucoup d'objectivité et de sincérité", a poursuivi l'avocat après la tenue de ce conseil où siégeait notamment l'actuel directeur central de la police judiciaire (DCPJ) française, Christian Lothion.

"Nous l'avons trouvé combatif et surtout très précis dans les réponses. C'est ce qui nous avait permis d'avoir un espoir", a renchéri l'autre conseil de Neyret, Me Yves Sauvayre. "Ce qui nous déçoit, c'est que les témoins (...) semblent avoir été un petit peu oubliés de la réflexion", a-t-il poursuivi en allusion à la présence de trois anciens hauts responsables de la police venus soutenir son client, dont un ancien DCPJ, Gérard Girel.

En revanche, selon Me Sauvayre, la question des droits à la retraite du commissaire n'a "pas été abordée". S'il perdait ces droits, "eu égard à sa brillante carrière", ce serait "très préjudiciable", avait dit son avocat avant la comparution.

Michel Neyret a été mis en examen en octobre 2011, notamment pour corruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs ou encore trafic de stupéfiants. Il a été remis en liberté en mai après près de huit mois de détention provisoire à la prison de la Santé à Paris.

Placé depuis sous un strict contrôle judiciaire, il vit dans l'est de la France où il pointe chaque jour à la gendarmerie. Il ne s'est jamais publiquement exprimé sur le fond du dossier.

S'il a concédé des "imprudences" en acceptant cadeaux et "faveurs" de truands en échange de renseignements, notamment des fiches de police, il a toujours réfuté tout enrichissement personnel.

Le "tourniquet" examine les cas de policiers soupçonnés de fautes ou de manquements qui ont tous fait préalablement l'objet d'enquêtes administratives de la "police des polices". C'est ce dossier qui a servi de base aux débats du conseil de discipline.
 

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