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David Cameron remanie pour la première fois son gouvernement

Le Premier ministre britannique a remanié pour la première fois son gouvernement en nommant une vingtaine de nouveaux titulaires. Cependant, les ministères des Finances, de l'Intérieur et des Affaires étrangères ne changent pas de main.

AFP - Le Premier ministre britannique David Cameron a remanié son gouvernement mardi à mi-mandat, au moment où il traverse une passe délicate avec la récession et les lézardes dans sa coalition, mais il a conservé les poids lourds de son équipe, signalant un maintien du cap politique.

Une vingtaine de postes ont changé de titulaires à l'occasion du premier remaniement du gouvernement Cameron, en place depuis mai 2010 et composé de conservateurs et libéraux-démocrates.

Le numéro deux du comité d'organisation des JO entre au gouvernement

Paul Deighton, numéro deux du comité d'organisation des JO de Londres, dont l'organisation a été considérée comme un sans-faute, a été nommé mardi secrétaire d'Etat chargé des infrastructures et des performances économiques, dans le cadre d'un remaniement gouvernemental.

Avant d'entrer au LOCOG en 2005, juste après la désignation de Londres en tant que ville organisatrice des Jeux, Deighton avait travaillé pendant 22 ans à la banque Goldman Sachs où il était devenu directeur des opérations pour l'Europe.

Il prendra ses fonctions au début de l'année prochaine, une fois qu'il aura terminé sa mission au sein des instances organisatrices des jeux Olympiques et Paralympiques.

Cependant, le chef de la diplomatie William Hague, la ministre de l'Intérieur Theresa May ou encore le ministre des Finances George Osborne, impopulaire au point d'être copieusement hué lundi aux jeux Paralympiques, ont conservé leur poste.

L'opposition travailliste a dénoncé un "remaniement sans changement", le député Labour Michael Dugher regrettant le maintien du "défaillant" Osborne.

Parmi les changements les plus significatifs annoncés par Downing Street, figure la promotion au ministère de la Santé du ministre de la Culture, Jeremy Hunt, mis en cause au printemps pour ses relations étroites avec le groupe de presse Murdoch, au coeur d'un scandale d'écoutes téléphoniques.

"C'est une tâche immense et le plus grand privilège qui m'ait été confié", a réagi ce quadragénaire à la sortie de Downing Street.

Il reviendra à ce fidèle de M. Cameron - pressé encore il y a quelques mois par l'opposition de démissionner - de mettre en oeuvre la réforme controversée du National Health Service (NHS), le service public de santé, engagée par son prédécesseur Andrew Lansley.

Autre victime de ce remaniement, qui ne modifie pas l'équilibre des forces entre conservateurs et lib-dém dans le gouvernement: le ministre de la Justice Kenneth Clarke. Cette figure du Parti conservateur, pro-européen convaincu, quitte son poste alors que M. Cameron subit depuis des mois des pressions de la part des bruyants eurosceptiques de son parti. Il est remplacé par Chris Grayling, un nouveau au gouvernement, considéré comme plus à droite que son prédécesseur.

La ministre des Transports, Justine Green, perçue comme un obstacle à l'extension controversée de l'aéroport d'Heathrow, a elle été reléguée à l'Aide au développement.

Quant au libéral-démocrate David Laws, contraint, quelques semaines après l'arrivée au pouvoir de M. Cameron, de démissionner de son poste de secrétaire d'Etat au Trésor dans une affaire de notes de frais falsifiées, il revient au gouvernement par la petite porte: il décroche le secrétariat d'Etat à l'Education.

Ce remaniement intervient en milieu de législature du gouvernement Cameron, alors que la rentrée s'annonce ardue sur fond de crise économique et de dissensions de plus en plus fortes entre conservateurs et lib-dém.

Selon un sondage publié dimanche, 35% des Britanniques soutiennent les conservateurs et 9% seulement les libéraux-démocrates.

En portant à des postes intermédiaires des nouvelles têtes, M. Cameron essaie d'apporter un peu de sang neuf en vue des élections législatives de 2015, sans pour autant changer de politique. Il demande à "une nouvelle génération de faire avancer les réformes", résume le Times conservateur.

"Ce que nous faisons maintenant est de nous (...) concentrer sur l'application des réformes et leurs résultats", a expliqué mardi la ministre de l'Intérieur sur BBC.

Avec ce remaniement, M. Cameron tente aussi de "dompter les députés rebelles" de son parti, estime le Times. Les premières réactions chez les Tories laissaient penser qu'il avait rempli, pour l'instant tout au moins, son objectif. "J'aime ce remaniement", a commenté la députée Nadine Dorries, l'une des voix les plus critiques de M. Cameron chez les conservateurs.