Sur FRANCE 24, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, affirme que l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne entre la frontière turque et Alep mérite d’être étudiée. Et rappelle que la France ne partira pas en guerre sans mandat onusien.
Sur l’antenne de FRANCE 24, Jean-Yves Le Drian a déclaré, ce jeudi 23 août, que la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne de la frontière turque à la ville d'Alep méritait d’être étudiée. Une hypothèse avait été évoquée le 11 août à Ankara par la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton.
"L’hypothèse d’une zone particulière autour de laquelle il pourrait y avoir une espèce d’interdit, cette hypothèse émise par Hillary Clinton mérite d’être étudiée," a-t-il annoncé.
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Le ministre français de la Défense a par ailleurs exclu l’instauration d’une "no fly zone" sur l’ensemble du territoire syrien, qui reviendrait, selon lui, à une déclaration de guerre. "Une "no fly zone globale" sur l'ensemble de la Syrie […] ne pourrait se faire que s'il y avait une coalition internationale capable de le faire. Pour l'instant, elle n'est pas réunie."
"La solution en Syrie ne pourra être que politique"
"Dire que la France peut aller la fleur au fusil seule en Syrie, tel que je l’ai lu il y a quelques temps, est parfaitement irresponsable […] Notre responsabilité est de faire en sorte qu’il puisse y avoir une légalité internationale reconnue pour aider l’insurrection syrienne."
Rappelant l’impérieuse nécessité de disposer d’un mandat des Nations unies, Jean-Yves Le Drian a indiqué que le départ du président Bachar al-Assad était préalable à la résolution de la crise syrienne.
"La solution en Syrie ne pourra être que politique. Il faut que Bachar al-Assad s’en aille, le plus tôt sera le mieux", a-t-il ajouté.
Interrogé sur la solidité de l’opposition syrienne, qui pêche par son manque d’unité, Jean-Yves Le Drian s’est voulu rassurant. "L’opposition a été cristallisée, elle n’est pas encore tout à fait solidifiée […] mais nous multiplions nos efforts pour qu’il y ait une opposition syrienne solide capable de prendre les rênes de ce pays, et capable, surtout, de faire en sorte que l’ensemble des communautés soit respecté, une fois qu’elle sera au pouvoir."
Une déclaration qui fait suite à l’annonce du Conseil national syrien (CNS), à l’issue d’un entretien avec François Hollande à l’Élysée, le 21 août, selon laquelle un futur gouvernement de transition serait ouvert à toutes les composantes de la société, y compris les alaouites, la communauté à laquelle appartient Bachar al-Assad.
"Il ne faudrait pas mettre un ordre radical à la place d’un dictateur que l’on aurait évacué", a indiqué le ministre français de la Défense.