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Amnesty International dénonce les violences contre les civils à Alep

Les conclusions de l'enquête menée par Amnesty international accablent l'armée syrienne, qui procède, selon l'ONG, à des frappes aléatoires, tuant des civils non impliqués dans le conflit.

AFP - Amnesty International a affirmé jeudi que les civils faisaient face à une "terrible violence" dans la bataille d'Alep, accusant le régime syrien de viser de façon indiscriminée les quartiers résidentiels par des frappes aériennes et des bombardements à l'artillerie.

"Le recours à des armes manquant de précision, comme les bombes non guidées, les tirs à l'artillerie et au mortier par les forces gouvernementales ont fortement augmenté le danger pour les civils", a déclaré Donatella Rovera, conseillère d'Amnesty International de retour d'Alep.

Bombardements et combats vers Damas et Alep

De violents combats opposaient jeudi les soldats aux rebelles dans les environs de la localité de Daraya près de Damas, où une mère et ses quatre enfants ont été tués, alors que la ville d'Alep était soumise à des bombardements, selon des militants.

Selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 39 personnes ont péri dans les violences jeudi à travers la Syrie, où 19 cadavres ont par ailleurs été découverts dans la localité de Maadamiyat al-Cham près de Damas, et à Kafar Soussé, un quartier de la capitale. (AFP)
 

L'organisation de défense des droits de l'Homme indique dans un communiqué avoir enquêté sur une trentaine d'attaques "au cours desquelles un grand nombre de civils non impliqués dans les hostilités, parmi lesquels beaucoup d'enfants, ont été tués ou blessés".

Amnesty affirme que les bombardements visent de façon indiscriminée les quartiers sous contrôle rebelle, au lieu de cibler des objectifs militaires.

"Les civils subissent un niveau terrible de violence (...) ils font face à un barrage quotidien de l'artillerie et des frappes aériennes par les forces gouvernementales", a dit Mme Rovera, ajoutant que certains avaient trouvé la mort dans les endroits où ils s'étaient réfugiés après avoir fui leurs maisons.

Amnesty souligne que des civils ont été tués alors qu'ils faisaient la queue pour acheter du pain, comme Kifa Samra, une fillette de 13 ans, et son frère Zakaria, 11 ans, tués le 12 août ainsi que leur voisine, mère de onze enfants.

L'ONG souligne par ailleurs une forte hausse des exécutions sommaires et extrajudiciaires de civils non impliqués dans le conflit de la part du régime.

Selon l'organisation, "des corps, notamment de jeunes hommes, généralement menottés et tués d'une balle à la tête, ont régulièrement été retrouvés près du siège des services de renseignements de l'aviation contrôlé par les forces gouvernementales".

Elle a également fait état "d'exactions croissantes", dont des exécutions et des mauvais traitements de prisonniers, de la part des rebelles, dont l'Armée syrienne libre (ASL).

"Il est honteux que la communauté internationale demeure divisée sur la Syrie, au mépris des preuves sur l'ampleur et la gravité des violations des droits de l'Homme, alors que les civils payent le prix" du conflit, affirme le communiqué.

Plus de 23.000 personnes ont été tuées depuis le début en mars 2011 du soulèvement contre le président Bachar Al-Assad, selon une ONG syrienne.