![Nuit de violences à Amiens, 16 policiers blessés Nuit de violences à Amiens, 16 policiers blessés](/data/posts/2022/07/17/1658064437_Nuit-de-violences-a-Amiens-16-policiers-blesses.jpg)
Les quartiers nord d'Amiens ont été le théâtre d'échauffourées entre jeunes et forces de l'ordre dans la nuit de lundi à mardi. Seize policiers ont été blessés et les dégâts matériels sont importants. Le ministre de l'Intérieur s'est rendu sur place.
AFP - Les quartiers nord d'Amiens ont connu de très violents affrontements dans la nuit de lundi à mardi entre une centaine de jeunes et des forces de l'ordre, lors de laquelle seize policiers ont été blessés et la ville touchée par de nombreux dégâts matériels.
Le président François Hollande a rapidement réagi en fin de matinée et a promis de mettre en oeuvre "tous les moyens de l'Etat" pour lutter contre les violences, alors qu'il visitait une brigade de gendarmerie, à Pierrefeu-du-Var (Var).
"Ces faits sont inacceptables et le gouvernement fera preuve de la plus grande fermeté à l'égard de leurs auteurs", a réagi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, dans un communiqué.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui s'est rendu à Amiens peu après 15H30, a été hué lors de son arrivée dans la mairie de quartier d'Amiens-Nord. Il a rencontré la famille du jeune qui s'est tué jeudi à moto et des jeunes du quartier qui lui ont posé des questions sur les circonstances du contrôle d'identité, qui s'est conclu dimanche par des échauffourées.
Selon la préfecture de la Somme, une centaine de jeunes rassemblés dans le quartier d'Amiens-Nord - l'une des quinze zones de sécurité prioritaire ciblées par le gouvernement - ont commencé lundi soir vers 21H00 "à harceler les forces de l'ordre venues sécuriser le quartier après des heurts dimanche soir".
Les policiers ont été blessés par des tirs de chevrotine et de mortier de feux d'artifice et des jets de projectiles, lors de ces affrontements qui se sont poursuivis jusqu'à 04H00 du matin. Le policier le plus gravement touché a reçu quinze jours d'ITT (incapacité totale de travail), a-t-on précisé de même source.
Les forces de l'ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des tirs de gomme-cogne sans faire de blessé, a ajouté la préfecture.
Les quelque 150 policiers présents sur les lieux n'ont procédé à aucune interpellation.
Le quartier d'Amiens-Nord est régulièrement touché par des incidents, "mais jamais de cette gravité, avec trois bâtiments publics en partie détruits", a indiqué la préfecture.
Trois vols de voiture avec violences ont eu lieu dans la nuit, selon la préfecture.
Vingt voitures ont été incendiées, 50 poubelles brûlées, ainsi que le restaurant du collège César-Franck, un centre de gymnastique et l'école maternelle Voltaire, alors que l'éclairage public du quartier a été mis hors service, selon Emilie Therouin, adjointe au maire chargée de la sécurité, qui ajoute que 400 voitures sont incendiées en moyenne par an dans la ville d'Amiens.
Les vitres d'un poste de police du quartier ont également été brisées.
Le maire d'Amiens, Gilles Demailly (PS), a évoqué une "scène de désolation", avec des bâtiments publics touchés "pour la première fois". Selon lui, les dégâts vont se chiffrer "en millions d'euros".
"Ca fait des mois que je réclamais des moyens car la tension montait dans le quartier", a ajouté le maire.
Ces incidents font suite à des heurts dimanche entre des habitants du quartier et la police, qui procédait au contrôle routier d'un automobiliste ayant une conduite dangereuse.
Cette intervention a été jugée excessive par certains riverains, alors que la famille et les proches d'un jeune homme de 20 ans, mort jeudi après un accident de moto, étaient réunis à proximité pour une cérémonie de deuil. L'intervention fait l'objet d'une enquête administrative diligentée par la préfecture.
"Les premières semaines du nouveau gouvernement, avec ce laxisme judiciaire annoncé (...) provoquent les flambées de violence que l'on a et un déchaînement. Les délinquants ont reçu le bon signal qu'il fallait en sachant qu'ils étaient dans l'impunité", a estimé Lionnel Luca, député UMP, membre de la Droite populaire.
"Ce ne sont pas les malheureuses "ZEP de la sécurité" de Manuel Valls qui régleront le moindre problème", a réagi le Front national dans un communiqué.